Interrogé sur LCI dimanche 27 août, le nouveau ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, semble ne pas privilégier l'hypothèse d'un allongement du délai de carence pour contenir la hausse du coût des arrêts maladie, qui ont bondi en 2022 de 7,9 %. « Je ne crois pas que la solution soit dans le moins bon remboursement », même si « ça fait partie des pistes qui sont sur la table », a-t-il déclaré.
Parmi les solutions envisagées pour maîtriser cette hausse des arrêts, Aurélien Rousseau a expliqué vouloir surtout « plus de contrôles, aller plus vite », déplorant qu'aujourd'hui, « pour un employeur, c'est extrêmement lourd de déclencher des contrôles ». Il a, en outre, demandé plus de « responsabilité collective », du patient aux employeurs, en passant par les médecins.
Une meilleure qualité de vie au travail
Il a cependant rappelé que la moitié des arrêts sont « des arrêts très longs, généralement des gens assez âgés, ce sont des arrêts liés en partie à la souffrance au travail, au besoin de reconversion », autant de sujets qui renvoient à la qualité de vie au travail, un chantier que le gouvernement entend ouvrir avec les partenaires sociaux.
Dans son rapport Charges et produits 2023, l'Assurance maladie avait estimé à 13,5 milliards d'euros (hors maternité) les dépenses d'indemnités journalières (IJ) hors Covid, soit une hausse moyenne par an depuis 2010 de 3,8 %, que ni la croissance démographique, ni la hausse des salaires ne suffisent à expliquer complètement.
Vite, une reprise des négociations conventionnelles !
Aurélien Rousseau a également confirmé que l'augmentation de la franchise sur les médicaments était l'une des autres pistes d'économies envisagées dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2024. « Où est-ce qu'on trouve les ressources pour augmenter les moyens de l’hôpital si on n'arrive pas à tenir la dépense sur les IJ ou sur le prix des médicaments ? », a questionné Aurélien Rousseau.
Le ministre de la Santé a également abordé le « partage » de tâches entre médecins et autres professionnels de santé, lequel pourrait être inscrit de nouveau dans le PLFSS. Il s'agirait par exemple de la délivrance sans ordonnance de médicament contre la cystite ou de la possibilité de réaliser des tests rapides d'orientation diagnostique (Trod) pour les pharmaciens. Il a par ailleurs indiqué qu’il souhaitait que les négociations conventionnelles « reprennent vite ».
(avec AFP)
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