Le froid glacial de février a-t-il influé sur le climat entre vos syndicats et la ministre qui les a tous reçus ces derniers jours ? Voire... C’est le président de la CSMF, Michel Chassang, qui a ouvert le bal mardi 5 février. Marisol Touraine a ensuite écouté, dans l’ordre, le président de MG France, Claude Leicher, reçu mercredi, et Roger Rua (SML), vendredi. Jean-Paul Hamon (FMF) devait fermer le bal jeudi. Tous, hormis MG France qui se dit « complètement en phase » avec la ministre, partagent scepticisme, voire une certaine tiédeur à son égard. Service minimum pour le chef de file de la Conf’ qui fait état de relations « normales, ni conflictuelles, ni sympathiques ». Celui du SML évoque un « accueil cordial », sans plus : « On ne s’est pas tapé sur les épaules ».
Les syndicats sur leurs gardes
Au menu de ces rencontres, ont été évoqués la rémunération du travail en équipe, qui doit faire l’objet d’une prochaine négociation avec les caisses, mais aussi l’avenant n° 8 sur les dépassements et le dossier épineux de la formation continue, en passant par le dossier médical partagé et la permanence des soins. Presque tous les interlocuteurs de la ministre ont insisté sur la nécessité de donner enfin la priorité à la ville sur l’hôpital. Quant à Jean-Paul Hamon, il devait interroger la ministre sur « ses solutions pour enrayer la chute de la démographie médicale ».
Avec, en filigrane, la fameuse « Stratégie nationale de santé » lancée par le gouvernement. Si les syndicalistes restent sur leurs gardes, c’est surtout parce qu’ils craignent de ne pas être suffisamment associés aux travaux du nouveau comité de réflexion mis en place par Jean-Marc Ayrault et présidé par Alain Cordier, censé rendre ses premières conclusions en mai, notamment sur la médecine de parcours. Roger Rua redoute que le comité des sages finisse « comme la commission Legmann sous Sarkozy ».
Sur la même ligne, Michel Chassang préfère comparer ce nouveau comité aux Etats généraux de l’organisation des soins : « Est-on en train de noyer le poisson comme à l’époque des EGOS sous Bachelot ? ». Si Jean-Paul Hamon affirme se placer « sous le signe de Saint Thomas » et rester « attentif à la mise en musique du parcours des soins », Claude Leicher semble être le seul à faire a priori confiance à Marisol Touraine et à Alain Cordier. « Il a beaucoup travaillé avec nous au sein du Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie (HCAAM) et je suis persuadé qu’il va développer une véritable médecine de parcours coordonnée par le généraliste. » Ce qui correspond, en tous points, aux souhaits du syndicat monocatégoriel, qui, par ailleurs, ne boude pas son plaisir de voir le comité héberger en son sein, Pierre de Haas, un ancien responsable de MG France, aujourd’hui président de la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS). « La présence d’un généraliste en exercice signifie que le comité Cordier ne sera pas un comité Théodule », assure Claude Leicher.
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