Comment votre patientèle vous a-t-elle choisi ? Une étude de la Drees parue ce mercredi dans son dossier 77, intitulée Accès aux soins et pratiques de recours, étude sur le vécu des patients, réalisée par Loïcka Forzy, Lou Titli et Morgane Carpezat, rend compte des facteurs de choix des patients, se basant sur 25 entretiens sociologiques réalisés entre janvier et avril 2019, sur trois territoires urbains ayant une accessibilité aux praticiens légèrement inférieure à la moyenne nationale.
« Le choix initial du médecin généraliste a souvent lieu au moment où ils établissent un projet familial, où ils projettent de devenir parents et emménagent dans un nouveau quartier » rapporte-t-elle. Si la majorité des personnes interrogées se rendait chez le médecin de famille de leurs parents ou celui qui les suivait enfants, ils pouvaient consulter d’autres médecins ponctuellement avant de trouver le leur. « Beaucoup d’enquêtés ne semblent pas s’être particulièrement investis dans le choix initial du médecin. La proximité apparaît comme un critère évident et naturel ». Mais ce n'est pas tout.
Une fidélité forte au généraliste
S'ils se sentent parfois délaissés par l'exécutif, les libéraux sont toutefois les objets d'une grande attache de la part de leur patientèle, comme le montre l'étude de la DREES. « On observe dans le panel une fidélité assez forte au médecin généraliste, et ce même en cas de parcours résidentiels mouvants. » En effet, si le critère géographique joue pour le choix initial du médecin, c'est ensuite la fidélité qui prime, même en cas de déménagement par exemple.
Plus encore, dans l'accès aux soins, c'est la valorisation de la relation médecin-patient qui compte pour les sondés. « Même si le médecin généraliste se déplace moins souvent à domicile qu’auparavant, les enquêtés attendent toujours de lui qu’il soit attentif à leur contexte familial, qu’il ait la mémoire de ce qui se dit en consultation et qu’il assure ainsi un véritable suivi », détaille l'étude. En effet la dégradation de l'accès aux soins, pour les personnes interrogées, se manifeste peu par des questions de distance géographique mais plus à travers des attentes déçues vis-à-vis de leur relation avec le généraliste. L'étude cite par exemple, le raccourcissement de la durée des consultations, signe du manque de professionnels. « Ce qui aurait des incidences sur la qualité de la relation patient-médecin : moins de possibilités d’échanges et un rapport plus "instrumental" à la consultation. »
Un rôle d'intermédiaire
La fonction d'orientation du généraliste est aussi pointée ; les patients lui font confiance pour être pris en charge par d'autres médecins. « D’autre part le médecin traitant continue de jouer un rôle d’intermédiaire vis-à-vis du système de soins, car il est souvent le premier interlocuteur auquel les usagers font appel lorsqu’ils ont des questions ou lorsqu’ils ont besoin de recommandations pour consulter des spécialistes de second recours. » Une preuve que les médecins de famille n'ont pas fini d'être utiles pour leurs patients et plus encore le système français de santé.
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