Le Leem se désole des conditions faites, en France, à l'industrie du médicament

Publié le 04/10/2016
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Crédit photo : © LEEM-Erjphot

C'est peu de dire que le PLFSS 2017 qui sera adopté mercredi par le conseil des ministres ne plaît pas au Leem. La fédération française de l'industrie pharmaceutique a dénoncé mardi des mesures d'économies "irréalistes" sur les médicaments. "Pour la troisième année consécutive, les économies demandées au médicament atteignent près de la moitié des économies dans le champ de l'Ondam", soit 1,7 milliard d'euros, explique le Leem, dont le président (photo) évoque un budget de la Sécu "qui ressemble fort aux précédents avec une constance sur une non croiussance programmée depuis 2012." Le Leem a fait ses calculs : sur les trois dernières années, la moitié des 10 milliards d'économies réalisées sur les dépenses de santé provenaient de près ou de loin de l'industrie pharmaceutique.

Baisses de prix prévues sur les médicaments et les génériques, remises des fabricants, maîtrise des volumes et des prescriptions médicales, radiation de certains produits innovants du dispositif de liste en sus à l'hôpital, nouvelles mesures sur les prix des produits en ATU, réforme des règles de fixation des prix par le Comité économique des produits de santé... Patrick Errard s'inquiète de cette régulation tous azimuts, "à un moment où les les marchés européens renouent avec la croissance." Et il en veut pour preuve, le différentiel d'évolution du marché annuel du médicament : 0 en France contre 16% en Espagne, 13% en Italie, 10% en Allemagne, 10% au Royaume-Uni...

Les plans d'économies successifs sur les médicaments ont également de lourdes conséquences sur l'industrie pharmaceutique en France en termes d'attractivité et d'emploi, martèle-t-on au Leem où l'on évoque des plans sociaux et une chute des investissements industriels de 4,5% entre 2010 et 2013. L'industrie se plaint parallèlement de délais de mise sur le marché beaucoup plus longs que partout ailleurs : selon Patrick Errard, il faut compter sur 400 jours en moyenne dans l'Hexagone contre 100 jours en moyenne ailleurs... "L'innovation il faut l'envisager autrement que par le prisme du coût, mais comme un bénéfice pour la société", plaide-t-il, se réjouissant des avancées médicales récentes obtenues grâce aux médicaments.

Le nouveau PLFSS, qui doit être présenté mercredi en conseil des ministres, prévoit d'ailleurs la création d'un fonds de financement de l'innovation pharmaceutique, pour lisser dans le temps les fluctuations annuelles des coûts liés aux médicaments innovants. "Un début de réponse" admet le Leem.  


Source : lequotidiendumedecin.fr