« Des amendements (…) qui permettent de répondre aux préoccupations et attentes des professionnels. » À l’issue de sa rencontre, dimanche soir, avec les organisateurs de la manifestation, Marisol Touraine a réaffirmé avoir déposé des modifications à son projet de loi. L’avant-goût qu’elle en avait donné lundi dernier, lors d’une conférence de presse, se trouve confirmé dans les textes. Pas de surprise, donc, ni bonne ni mauvaise. Le rôle central du médecin généraliste est affirmé, tant au sein des équipes de soins primaires que dans le cadre des délégations de tâches. L’équipe de soins primaires est ainsi définie, au titre de l’article 12 du projet de loi, comme « un ensemble de professionnels de santé constitué autour de médecins généralistes ». En bonne logique, la structuration des parcours de santé et la coordination entre les acteurs de premiers recours devraient, selon le texte, revenir aux généralistes. Ceux-ci seront, de la même manière, chargés de coordonner les auxiliaires médicaux en pratique avancée.
Le caractère expérimental de la vaccination chez le pharmacien est confirmé. Elle ne concernera que l’injection du vaccin antigrippal, à l’exception de la 1ere vaccination, et pour les officines situées dans des régions déterminées. S’agissant du « service territorial de santé public », il n’en est plus question, le ministère parlant désormais de « communautés professionnelles territoriales de santé ». Ce changement sémantique inverse la dynamique précédente et entend traduire l’émergence d’initiatives depuis les praticiens, sur le terrain. Et la possibilité de les voir contractualiser, ensuite, avec les agences régionales de santé.
Aucun amendement sur le tiers payant n’a en revanche été déposé pour l’instant. Rien de plus normal alors que le groupe de travail chargé de cet épineux sujet doit se réunir une dernière fois jeudi matin. Marisol Touraine a toutefois assuré, dimanche soir, qu’elle déposerait un amendement relatif aux garanties de paiement et pénalités de retard. Pas de quoi satisfaire les syndicats pour autant. Une voix dissonante, tout de même, celle de Claude Leicher. Le président de MG France a relevé dans les propos de la ministre qu’elle voulait « contraindre RO (régime obligatoire) et RC (régimes complémentaires) à s’entendre ». Autrement dit, « la perspective d’un seul flux est envisagée par le gouvernement », veut-il croire. Préalable indispensable, à ses yeux, pour la mise en place de la dispense d’avance de frais.
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