Après une édition 2020 annulée à cause du Covid-19, les acteurs des centres de santé avaient hâte de pouvoir se retrouver physiquement pour ce 60e anniversaire de leur congrès.
Pour son ouverture, ce jeudi 7 octobre, ils ont en tout cas répondu présents en nombre. Devant un amphithéâtre comble, le président de l’Union syndicale des médecins des centres de santé (USMCS), le Dr Frédéric Villebrun a ouvert l’édition 2021 en rappelant l’investissement « déterminant » des centres de santé dans les territoires, tout au long de la crise sanitaire.
Et le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui intervenait à distance dans un message préenregistré, n’a pas dit autre chose. « Je voulais vous remercier car j’ai pu compter sur vous à chaque étape de cette crise sanitaire », a-t-il exprimé au début de son intervention.
Mais au-delà de cette introduction, l’intervention du ministre de la Santé a laissé la salle (très) froide. Après un grand silence, à peine quelques applaudissements timides se sont fait entendre à la fin de son intervention, et son propos sur « les praticiens heureux et épanouis » rencontrés lors de ses visites dans les structures d’exercice coordonné, a même provoqué quelques rires moqueurs de la salle.
Passer aux actes
Il faut dire qu’après une mobilisation sans faille pendant la pandémie, les centres de santé attendent beaucoup des pouvoirs publics pour que leur modèle qui a, selon eux, prouvé plus que jamais sa pertinence pendant la crise, soit reconnu à sa juste valeur. Et dans cette optique, le thème de cette 60e édition du Congrès « reconstruire le système de santé », prend tout son sens.
Si le ministre de la Santé a déclaré que l’exercice coordonné était sans doute « la réponse au défi immense de l’accès aux soins », sa seule promesse a été d’affirmer qu’il fallait « amplifier les structures dans lesquelles vous avez choisi d’exercer. Leur nombre a augmenté de 30 % depuis 2017 mais on peut faire mieux. C’est le sens de l’histoire ».
Pourtant les acteurs de centres de santé veulent des actes plus forts. Eux qui demandaient déjà, à travers les thèmes de leurs précédents congrès « pour un service public de santé de proximité » en 2018 et « service public de santé, l’urgence » en 2019, la solidification d’un véritable système public de santé en ville.
« Sa reconstruction est aussi urgente que celle de l’hôpital public », a souligné le Dr Villebrun. Les centres de santé demandent donc : « un plan national de développement des missions de santé publique, qui soit coécrit avec les acteurs de terrain et que ces missions soient financées à leur juste coût par la voie conventionnelle ».
La revalorisation des carrières des professionnels exerçant dans ces structures est aussi une priorité. Pour toutes ces raisons, le président de l’USMCS appelle donc maintenant à réunir les acteurs de l’ambulatoire pour leur « Ségur ».
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes