Il veut une HAS plus indépendante, préconise de créer une Agence Nationale de Santé pour chapeauter les ARS et se fait fort de faire de l’équilibre des comptes une règle d’or. François Fillon, candidat à la primaire de la droite en 2016, a présenté jeudi à Paris ses propositions en matière de santé. "Notre système de santé illustre les maux dont souffre la société française: un repli sur soi, une insatisfaction profonde sur la façon dont les choses se passent mais en même temps la peur du changement, le sentiment qu'il se fera à son détriment. Aigreur, ressentiment et méfiance sont installés à tous les étages. Il faut rompre avec cela", a martelé l'ancien Premier ministre devant la presse.
Il assure que ses propositions pour "un système de santé fondé sur la liberté et la responsabilité" sont "indispensables pour assurer le financement et la qualité sur le long terme". "A terme, le financement de notre système de santé (11,7% du PIB en 2013) ne sera plus assuré. A défaut de (le) réformer en profondeur, la charge financière pesant sur l'Etat deviendra rapidement insupportable et conduira celui-ci à en augmenter significativement le coût pour les citoyens pour assurer la qualité des soins, au risque d'accroître les inégalités", met-il en garde. François Fillon préconise donc de mettre en place "une règle d'or imposant l'équilibre des comptes pour les dépenses d'assurance maladie", avec "obligation de résorber le déficit de l'année n dans l'année n+1". Il propose aussi d’introduire une "franchise médicale universelle", qui s’inspire visiblement du concept de "bouclier sanitaire" dont ne voulait pourtant pas entendre parler, Roselyne Bachelot qwuand elle était sa ministre... Le candidat définit en effet cette franchise comme "évoluant en fonction des revenus dans les limites d'un seuil et d'un plafond, le reste étant pris en charge par la prévoyance et les assurances complémentaires". On devine aussi que chaque année son montant pourrait varier, puisque François Fillon appelle à des "mesures correctrices" en cas de dérapage des comptes l’exercice précédent".
François Fillon avance aussi des tas de pistes pour déshospitaliser le système de santé. Il appelle ainsi à prévoir des "structures complémentaires" (maisons médicales et structures de petite urgence) pour "améliorer le maillage médical du territoire". Ces structures, dont la mise en place "ne doit pas se faire de façon coercitive", souligne-t-il, sont appelées à "désengorger les urgences et les services hospitaliers". Concernant les médecins libéraux, il plaide pour une "juste rémunération". Prudent, il ne se prononce toutefois pas sur un montant pour le C : "je ne sais pas ce que sera la juste rémunération du médecin en 2017, explique-t-il. Mais ce qui est sûr est qu’aujourd’hui, elle n’est pas juste."
La "débureaucratisation" du système de santé implique également de "redéfinir les missions de l'Etat en matière de santé", préconise le député de Paris. L'Etat se focalisera sur "le pilotage stratégique de la politique de santé publique" (définition des objectifs, politique de prévention, gestion des crises sanitaires...), son pilotage opérationnel étant confié à l'Agence nationale de santé (ANS), "dans lequel professionnels de santé privés et publics seront représentés". Enfin, l'ancien Premier ministre propose de créer un label "Hôpital France", "capable de valoriser l'ensemble des savoirs-faire hospitaliers français".
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