Tous vos syndicats participent aux groupes de travail mis en place au ministère de la Santé, avec plus ou moins de convictions. Et sans oublier d’alimenter en parallèle la contestation. État des lieux et des consignes.
› Les groupes thématiques se mettent au travail
Les cliniques ont donné le top départ des groupes de travail. Lundi, syndicats de spécialistes, patrons de clinique et représentants de l’Ordre étaient convoqués au ministère pour évoquer la question du service public hospitalier. Mercredi, c’était autour des spécialistes libéraux de se retrouver autour du Dr Yves Decalf. Marisol Touraine devait ouvrir, hier jeudi matin, le groupe de travail sur le tiers payant. Elle semble ouverte à l’idée d’une plate-forme commune des mutuelles. Jeudi après-midi devait également avoir lieu la première rencontre sur l’organisation des soins de proximité dans les territoires. S’agissant du chantier sur la médecine générale, Pierre-Louis Druais a prévu de démarrer auditions et consultations la semaine prochaine. Aucune nouvelle, en revanche, du côté du groupe confié à Yves Matillon sur l’évolution de certaines compétences médicales.
En marge de ces rencontres, Nicolas Sarkozy continue parallèlement de recevoir les professionnels de santé. Après la CSMF, MG France et la FMF au début du mois, le président de l’UMP s’est entretenu, mardi, avec les anesthésistes libéraux puis le président de l’Ordre et, mercredi, SOS médecins.
› Les revalos en panne
Les revalorisations n’entrent pas dans le champ de la loi. La ministre de la santé l’a rappelé à l’occasion de l’annonce de ces groupes de travail, justifiant qu’aucun d’entre eux n’aborde la question et renvoyant leur discussion à l’automne 2015. Le sujet relève en revanche de la négociation conventionnelle. Laquelle peut être engagée par une commission mixte paritaire, composée de syndicats et représentants de l’Assurance Maladie. Mais aucun signe d’ouverture d’une telle négo à l’ordre du jour de la réunion qui devait se tenir mercredi. La veille, les syndicats avaient prévenu qu’à défaut de voir le sujet mis sur la table, ils quitteraient la Commission. Une rencontre sous haute tension alors que Marisol Touraine souhaite orienter les revalorisations vers les bonnes pratiques, témoignant de son intérêt pour la ROSP.
› Les internes entrent dans la danse
Les internes de l’Isni (Inter Syndicat National des Internes) montent au créneau contre la réforme. Ils s’inquiètent de la généralisation du tiers-payant qui cache, selon eux, « un désengagement invisible de l’assurance maladie au profit des assurances privées ». Mise à mal de leur liberté d’installation consécutive aux « pleins pouvoirs des ARS », dégradation des conditions de formation, l’Isni ne manque pas de revendications. Reçue par Marisol Touraine lundi, Mélanie Marquet, présidente du syndicat, considère que « pour l’instant on n’a aucune promesse concrète, rien d’écrit, on n’a pas d’avancée majeure sur nos revendications et nos propositions ».
Du côté de l’Elysée où elle était conviée mardi, pas davantage de promesses mais « le sentiment d’avoir été entendue sur les problèmes de calendrier et de méthodologie » associés à la concertation. Rien de suffisant, toutefois, pour lever le préavis de grève illimitée déposé par l’Isni à compter du 29 janvier. Il devrait s’agir d’une succession d’actions locales, dans les jours à venir. Quant à l’autre organisation d’internes, l’ISNAR, on devrait en savoir davantage à l’issue de leur congrès ce week-end.
› Multiplication des appels à la grève
La reprise des discussions entre le ministère et les syndicats ne semble pas démobiliser ces derniers. À la CSMF, on appelle à la grève de la permanence des soins (PDS) ce dernier week-end de janvier. Pas d’appel à la grève de la PDS du côté de MG France où l’on assure qu’elle n’a pas cessé depuis le début de l’année. Claude Leicher en veut pour preuve les réquisitions que de nombreux médecins lui envoient. Il appelle toutefois les généralistes à une nouvelle fermeture de leurs cabinets, jeudi 5 février.
Alors que la grève de la télétransmission se poursuit – « les piles de feuilles sont de plus en plus hautes » croit savoir Luc Duquesnel –, d’autres actions ponctuelles sont à venir. Avec deux dates à noter, pour l’instant. Le 15 mars doit avoir lieu une manifestation à l’appel de l’Isni et des chefs de clinique de l’Isncca, rejoints par la CSMF et le SML. Le 19 mars verra une nouvelle journée de fermeture des cabinets avec MG France à la manœuvre.
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