Loi Santé : MG France exhorte les sénateurs à ne pas céder aux sirènes de la coercition

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Publié le 20/05/2019
Coercition

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Crédit photo : GARO/PHANIE

« La coercition pour les médecins est une mauvaise solution à un vrai problème ! ». Le syndicat MG France s'adresse ce lundi aux sénateurs dans une lettre ouverte visant à sensibiliser les parlementaires aux effets délétères d'un éventuel conventionnement sélectif. Les sénateurs, qui doivent examiner la loi de transformation du système de santé à partir de début juin, auront en effet certainement à se prononcer sur des amendements en faveur de la coercition à l'installation, comme ce fut le cas des députés lors de l'examen en première lecture à l'Assemblée nationale. 

MG France met en avant la récente prise de position du Premier ministre Édouard Philippe en faveur de la liberté d'installation. « Dans tous les pays européens qui l’ont tenté, la voie coercitive a été un échec » avait-il affirmé. Un récent rapport de la Cour des comptes est également cité. Le document mettait en garde sur la nécessité d’avoir « des outils et études nécessaires pour objectiver les besoins territorialisés en santé » pour mettre en place un tel dispositif. 

Effets à long terme

Si la méthode de la coercition venait à être privilégiée aujourd'hui, elle aurait « des effets très lents » sur le maillage territorial et serait « une erreur », prévient le syndicat du Dr Jacques Battistoni. La contrainte aurait même des conséquences néfastes. « Elle entraînerait une aggravation de la désaffection des médecins pour certaines spécialités particulièrement concernées comme la médecine générale », « inciterait au déconventionnement des professionnels aggravant ainsi les problèmes d’accès aux soins », « valoriserait les patientèles dans les territoires surdenses au détriment des territoires sous-denses » ou encore « renforcerait la fuite des médecins vers le salariat ».

Plutôt que la contrainte, MG France oppose « une stratégie globale, basée sur la revalorisation de la médecine générale et sur la mise en œuvre des moyens nécessaires à un exercice de qualité ». Cette stratégie, MG France la présentera en congrès à La Grande-Motte du 30 mai au 1er juin. L'occasion pour les membres du syndicat de se prononcer également sur la signature ou non de deux avenants conventionnels visant à renforcer l'accès aux soins, l'un sur les assistants médicaux, l'autre sur le financement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).  


Source : lequotidiendumedecin.fr