Après la fin des primaires de droite, c’est désormais aux candidats de gauche de dévoiler leurs cartes en matière de politique de santé. Ce matin, c’est Benoît Hamon qui exposait son programme dans ce domaine. Le candidat veut notamment créer une " mission nationale d’accès aux soins intégrée aux ARS et disposant d'un budget spécifique et de personnels dédiés ".
Avec pour but de faciliter l’installation des médecins dans les zones avec une forte demande, cette mission établirait donc "un diagnostic précis des besoins" dans chaque région, "centraliserait les offres (...) sur une page internet" et promouvrait le modèle "des maisons de santé pluridisciplinaires où les médecins exerceraient en libéral avec l'appui d'une société de service qui supporterait les fonctions support de comptabilité, de gestion et de secrétariat". Elle appuierait également les médecins dans la recherche d’emploi pour le conjoint, l’aide au logement, l’école pour les enfants ou la mise en relation avec une banque pour l'obtention d'un prêt à taux zéro pour l'achat de matériel médical.
Le député des Yvelines reprend aussi les propositions récentes -mais retoquées- de certains de ses collègues socialiste ou centriste, celle de ne plus conventionner les médecins qui s’installeraient en zone surdotée... Il a également évoqué la "création du médecin généraliste ville/hôpital" qui "assurerait les consultations au sein d'un hôpital et au sein d'un cabinet dans une zone sous-dotée" en médecins.
Davantage de remboursements utiles de la Sécu
À contre-courant des propositions controversées de François Fillon sur la sécurité sociale et son financement, Benoît Hamon s'est prononcé "contre indexer les politiques de santé sur l'équilibre des comptes". Voulant "sécuriser" le budget de la Sécu, il a ainsi appelé à mettre "fin aux politiques inutiles d'allégement de cotisations sociales qui ne sont jamais intégralement compensées par l'État". Selon lui la sécurité sociale doit aussi "davantage rembourser, notamment en matière de soins dentaires". À l’inverse, il demande une "approche rigoureuse sur les médicaments de confort (...) là où le bénéfice de santé est marginal".
Soutenir le sport sur ordonnance
Sur la prévention, l’ancien ministre de l’éducation compte mettre en place un grand plan national sport et santé qui passerait par le "remboursement par la sécurité sociale de la pratique sportive quand elle est prescrite par les médecins et adaptée pour les maladies chroniques".Il souhaite que, dans ce domaine, les complémentaires santé s’investissent particulièrement. En ce sens, il se prononce pour "le développement des centres certifiés sport et santé qui sécuriseront la pratique efficace et encadrée d'une activité physique régulière chez les patients"."Nous soutiendrons entreprises et administrations qui installent des salles de sport pour les employés et nous engagerons un grand plan dans les services publics et les administrations afin que les fonctionnaires soient concernés par ce programme", a encore assuré Benoît Hamon.
Par ailleurs, l'ancien ministre souhaite que "l'on repense l'organisation du travail" au sein des hôpitaux "pour lutter contre les journées interminables, qu'on reconnaisse les temps de transition entre les équipes comme du temps de travail, que l'on réfléchisse sur la prise en compte des demi-journées".
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