Avec un déficit qui se creuse chaque année (26 milliards d'euros en 2022), l'Assurance maladie est contrainte d'adapter sa stratégie de maîtrise des dépenses.
Le traditionnel rapport annuel « Charges et produits », que le Généraliste a pu consulter, liste les pistes et les propositions de la caisse pour « améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses ».
Il donne généralement la tendance du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui sera présenté à l'automne.
Et pour l'année 2023, le verdict est enfin tombé... comme pour les deux années précédentes, la Cnam table sur des économies moindres que pour la période avant la pandémie de Covid. Les économies attendues pour l'année 2023 sont ainsi de l'ordre d'1,2 milliard d'euros (voir tableau).
À titre de comparaison, ce chiffre s'établissait à 1,015 milliard d'euros pour l'année 2022, à 1,075 pour 2021 et à 2,069 pour 2020.
Des actions centrées sur la prise en charge de pathologies chroniques
La prévision d'économie de l'Assurance maladie repart donc légèrement à la hausse par rapport aux deux années précédentes, durement marquées par la crise sanitaire.
Et pour réaliser 1,2 milliard d'euros d'économie, la stratégie de la Cnam s'inscrit en premier lieu dans « une approche structurelle avec des actions centrées sur la prise en charge des pathologies chroniques » (maladies cardio-vasculaires, diabète, santé mentale, etc.).
La Cnam estime ainsi que ce volet d'actions pourrait lui permettre d'économiser 136 millions d'euros sur l'année 2023.
Par ailleurs l'Assurance maladie prévoit 25 millions d'euros d'économies supplémentaires grâce à « l'approche populationnelle » qu'elle entend mettre en œuvre. Concrètement, il s'agira « d'actions tournées vers des populations jugées particulièrement stratégiques car plus vulnérables ou éloignées du système de soins (petite enfance, femmes enceintes etc.) »
Efficience et pertinence des soins
La plus grande sources d'économies de la Cnam sera de déployer en 2023 « des actions ciblées de maîtrise médicalisée visant à améliorer la pertinence des actes et des prescriptions pour réduire les recours inutiles voire dangereux ».
Sur les dépenses de médicaments et de dispositifs médicaux, l'Assurance maladie mise sur des économies similaires de 150 millions d'euros, soit 300 millions d'euros d'économies en tout.
Pour le transport, la Caisse se montre un peu plus ambitieuse que l'année dernière et prévoit des économies à hauteur de 94 millions d'euros contre 90 millions en 2022.
Le montant d'économie escompté pour les indemnités journalières (IJ) s'élève à 74 millions d'euros pour l'année 2023.
Lutte contre la fraude
Les contrôles et la lutte contre la fraude et les abus vont concourir, en 2023, à hauteur de 300 millions d'euros d'économie, soit une part non négligeable du programme d'actions de l'Assurance maladie (25 %).
Dans cette enveloppe de 300 millions d'euros, 20 millions d'euros seront générés par la mise en place de « contrôles à postériori sur le respect des règles de facturation des actes médicaux et paramédicaux ».
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