Syndicales ou politiques, des voix se sont élevées pour réclamer le report de l’examen du projet de loi par l’Assemblée nationale. Décalée d’une journée en raison de la tenue du Congrès à Versailles, il était prévu que la réforme de Marisol Touraine revienne devant les députés à compter de mardi pour une première séance de travail. Le projet de loi ne devrait finalement faire son retour dans l’hémicycle que jeudi. Un délai supplémentaire que la présidente (PS) de la Commission des Affaires sociales à l'Assemblée Nationale, Catherine Lemorton présente comme "nécessaire par respect" pour les professionnels de santé.
Un report de trois jours insuffisant aux yeux des syndicats de médecins. Une décision « symbolique » pour Jean-Paul Hamon. Dans l’heure qui a suivi les attentats, « on suspendait le mouvement de grève sans condition », rappelle le président de la FMF, « on pensait que le gouvernement réouvrirait le dialogue ». Faute de « signe d’apaisement alors que tous les syndicats ont été à la hauteur », il prévient : « si la discussion sur la loi de santé est maintenue, il y aura une rupture définitive du dialogue avec les professionnels de santé ». « La vie parlementaire reprend son cours », note sobrement Claude Leicher qui se refuse à tout commentaire.
Dès lundi, le Mouvement pour la santé de tous avait envoyé une lettre au Président de la République le sommant de décider d’ « un moratoire reportant le vote de la loi après la Conférence nationale de santé souhaitée par le Premier ministre ». Considérant qu’il y a, actuellement, « des choses plus importantes à faire en ce moment », Eric Henry s'étonnait que l'on puisse « faire passer la loi de Santé pendant l’état d’urgence ». L’annonce du report à jeudi ne lui « convient pas mieux » car « on ne peut pas manifester, c’est l’état d’urgence », assure le président du SML. Et d’ajouter que « notre dignité nous empêche de manifester notre mécontentement ».
Pour Luc Duquesnel, ce report ne change pas grand chose non plus. « Ca ne change pas la donne, ça ne répond pas à nos attentes », poursuit le président de l’Unof. La proposition de Christian Jacob, chef de file des Républicains à l’Assemblée nationale, de reporter l’examen du texte d’une semaine ne lui convient pas davantage. « Les professionnels de santé veulent un report à plus longue échéance », veut-il croire. Ce qui n’empêche pas les médecins de poursuivre le mouvement d’information auprès de leurs patients qui « prend de l’ampleur selon lui ».
Arnaud Robinet, député LR en charge des questions de santé, a lui-aussi demandé, dès lundi, le report de l’examen de la loi de santé.
Nous demandons le report de l'examen du projet de loi santé #santé #DirectAN
— Arnaud Robinet (@ArnaudRobinet)
16 Novembre 2015
Mardi matin, il précise ainsi son souhait.
Nous demandons que Le projet de loi santé soit reporté après la conférence santé du 11 février. #santé #respect #logique
— Arnaud Robinet (@ArnaudRobinet)
17 Novembre 2015
Ces demandes peuvent-elles encore être entendues ? Réponse mercredi matin à l'issue de la réunion des présidents de groupe à l'Assemblée. Pour l'heure, un élu PS comme le député Razzy Hammadi, a plaidé également auprès de ses collègues du groupe socialiste à l'AN en faveur d'un report de l'examen du texte à la semaine prochaine. Une proposition qui ne fait pas l'unanimité, certains députés du groupe considérant qu'il ne faut pas perdre de temps pour permettre l'adoption définitive du projet de loi comme prévu, avant la fin de l'année. Quant aux députés LR, Jean-Pierre Door, député LR du Loiret, s'en est fait le porte-parole en demandant à Manuel Valls, de ne pas "fragilisez l'unité et de reporter l'examen en 2016". Tout en saluant le travail effectué par les professionnels de santé depuis vendredi soir, Marisol Touraine lui a opppsé une fin de non-recevoir.
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