Il était une fois…, Tous les cinq ans, les grands avant d’aller voter, retrouvent leur âme d’enfance. Celle de croire aux promesses, aux mondes imaginaires voire au « yes, we can ». Lors du grand oral organisé par la Mutualité française, où les candidats à l’élection présidentielle ont présenté leur programme santé à l’exception de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, flottait comme un air de Disneyland. Plus de sang et de de larmes, place à un monde magique où tout sera plus facile ou presque. François Fillon a oublié par exemple dans son projet de retour à l’équilibre des comptes d’évoquer le coût de l’innovation. Le Leem doit-il s’en féliciter ? Xavier Bertrand et sa réforme sont encore dans toutes les mémoires… « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis »…
Sur le front de l’hôpital, les soignants doivent-ils croire à certaines promesses ? Emmanuel Macron suggère de plafonner à 50 % la tarification à l’activité. Et annonce 5 milliards d’investissements. Quant à Benoît Hamon, il appelle à repenser également les règles de la T2A. Un médecin ne sera plus interpellé par son directeur parce qu’un patient cirrhotique a dépassé la durée moyenne de séjour.
Faut-il alors avoir la cruauté de se replonger dans les engagements de la campagne 2012 ? Marisol Touraine dans un entretien paru dans Décision Santé en décembre 2011 annonçait « une redéfinition des modes de tarification, de financements ». Et plus loin : « Un taux d’Ondam n’a pas vocation à faire du Yo-Yo ; serrer la vis pour générer ensuite des déficits hospitaliers n’a pas de sens ». Ces paroles pétries de bon sens n’ont pas encore été mises en œuvre par la ministre de la Santé. Mais peut-être sommes-nous trop impatients ?
En attendant, le système de soins vacille. Et deux Français sur trois selon le sondage Harris commandé par la Mutualité s’interrogent sur son avenir à terme. Afin d’éradiquer le déficit, l’ordonnance des usagers suggère seulement une rationalisation du système sans taxes supplémentaires ou déremboursements. Les campagnes électorales ont au moins ce mérite, nous reconduire au jardin d’Eden là où nous avons été trop tôt chassés de la cabane où s’est écoulé notre enfance, selon le mot de Hölderlin recueilli par Denis Grozdanovitch dans son Génie de la bêtise…
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