Prévention, comment cibler les jeunes

« L'utilisation du préservatif n'est pas une évidence pour les jeunes gens...», explique Alain-Michel Ceretti, le président de France Assos Santé, l'un des deux invités du débat Les contrepoints* consacré à la prévention. 

Quant à l'autre invité, François Bourdillon, le directeur général de l'Agence Santé publique France, il est plus disert sur la politique vaccinale. Sur ce sujet, il cite pour exemples le débat citoyen, la grande consultation citoyenne impliquant 15 000 Français et le site Internet http://vaccination-info-service.fr/ qui a déjà draîné 850 000 visiteurs en quatre mois.

Au-delà de ces deux exemples, le constat est toujours le même : la prévention ne fait pas partie de l'ADN de la société française. En matière de santé publique, la France était également très en retard, d'où l'obligation pour les pouvoirs publics de fusionner les trois agences concernées, à savoir l'Inpes, l'INVS et l'Eprus.

Pour assurer une meilleure prévention, il faut toucher les publics cibles, et en particulier les jeunes de 15 à 25 ans, insiste en substance Alain-Michel Ceretti. Et de lister les problèmes les concernant : « La consommation de tabac est élevée chez les geeks. 0,2 gramme d'alcool pour les jeunes conducteurs, cela n'a pas de sens. Cela devrait être zéro... » Le meilleur moyen de communiquer à destination de ce public, qui ne regarde pas la télévision, passe par les réseaux sociaux ou l'Internet en général.

Autre moyen d'améliorer la prévention, l'argent : les 150 millions d'euros (5,5 % des dépenses de santé) évoqués par François Bourdillon seraient insuffisants, si l'on en juge son appel à mobiliser d'autres secteurs que l'Etat et l'assurance maladie, comme l'Education nationale ou des fonds privés... ainsi que tous les autres acteurs sociaux, pas seulement ceux du secteur de la santé...

D'après un débat Les Contrepoints de la santé du 21 septembre 2017 à Paris.