Depuis l'élection de François Fillon à la primaire de la droite et du centre, un grand nombre de personnalités réagissent à ses propositions choc pour l'assurance maladie. Samedi 3 décembre sur France Inter, lors de l'émission On n'arrête pas l'éco, Thierry Baudet, président de la Mutualité française, ouvre le bal : « Si nous comprenons bien la proposition de François Fillon, elle vise à concentrer les remboursements de la Sécurité sociale de l'assurance maladie obligatoire sur les soins de longue durée (dix millions de personnes), sur l'hospitalisation et sur tous les soins qui sont déjà pris en charge à 100 % comme la maternité par exemple. Cela semble signifier que tous les autres soins, les soins les plus courants et les plus fréquents seraient transférés vers les ménages et les complémentaires. D'après nos estimations, cela ferait faire une économie de 20 milliards d'euros à la Sécurité sociale. Mais naturellement ces 20 milliards d'euros devraient être supportés par les ménages ou leurs complémentaires. » Et d'évaluer l'impact pour les ménages, estimé en moyenne à 300 euros pour une personne seule et 1 200 euros par an pour un couple et deux enfants. Puis d'enfoncer le clou : « Cela me paraîtrait un choc brutal, difficilement supportable pour les adhérents. »
Saper les fondements de la Sécu
La seconde salve a été lancée mardi 6 décembre par Bernard Accoyer, pourtant nommé par François Fillon secrétaire général du parti Les Républicains lors de la réunion des députés LR. Se faisant le porte-parole des députés qui ont exprimé des remontées de terrain, l'ancien président de l'Assemblée nationale a mentionné des inquiétudes et la nécessité de remodeler ou de revoir le projet sur la Sécu. Selon un député LR, « la gauche et le FN accusent François FIllon de vouloir saper les fondements de la Sécurité sociale ». Et Bernard Accoyer d'insister sur le fait qu'« il est hors de question que les familles moyennes soient confrontées à une baisse de remboursement ». Tout en précisant qu'il n'avait pas participé à la rédaction de ce volet du projet du candidat, il faut selon lui rassurer les Français sur le fait que la solidarité nationale sera assurée à ce niveau.
Du sang et des larmes
Dernière réaction (pour l'instant), Laurent Berger, patron de la CFDT, interrogé sur Europe 1, s'est dit très inquiet du projet de François Fillon pour la Sécu : « On ne peut pas avoir une santé à deux vitesses. Ce qui fait la richesse de notre pays c'est clairement qu'on ait accès à la santé dès qu'on en a besoin. » Laurent Berger justifie que dans le contexte d'une population qui vieillit et d'une société où les progrès médicaux sont importants il y ait une augmentation de la dépense. Même si selon lui cette dernière doit être maîtrisée, il estime qu'« il faut arrêter de faire croire qu'on va gouverner demain avec du sang et des larmes ».
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