Le ministre de la Santé Olivier Véran a dit mercredi « entendre l'impatience » des soignants face au Ségur de la santé, en promettant des « avancées » rapides alors que les critiques se multiplient sur la façon dont sont menées les discussions.
« Je sais qu'il y a une attente très forte », a reconnu M. Véran lors d'une audition devant la commission des Affaires sociales du Sénat, en précisant s'être entretenu mercredi matin par téléphone avec plusieurs syndicats sur le sujet.
« J'entends l'impatience » mais « on avance », a poursuivi le ministre. « De toutes façons on est tenu par notre propre agenda (...) Il faut qu'on bouge vite », a-t-il assuré.
Le Ségur de la santé, lancé en grande pompe par Édouard Philippe le 25 mai, doit déboucher d'ici la mi-juillet sur des propositions concrètes pour l'hôpital public et les soignants.
Mais plusieurs syndicats se sont agacés ces derniers jours de la façon dont étaient menées les discussions, dénonçant une « parodie de concertation » et une « opération de communication ».
« La méthodologie du Ségur de la Santé pose problème », a ainsi estimé le Collectif Inter-Hôpitaux (CIH), en regrettant « l'absence de transparence dans la conduite des travaux ». « Des réponses concrètes doivent être apportées maintenant », a insisté le collectif.
Pas de budget global préétabli
« Le Ségur fait partie intégrante du problème et pas de la solution », a estimé de son côté Sud santé, quatrième syndicat dans la fonction publique hospitalière, qui a décidé de claquer la porte des discussions pour dénoncer l'absence de proposition chiffrée de la part du gouvernement.
Interrogé sur ce point, Olivier Véran a assuré mercredi ne pas pouvoir « sortir un chiffre » à ce stade, évoquant le « respect des négociations ». « Rien ne serait à mon sens moins productif que claquer la porte aujourd'hui », a-t-il néanmoins assuré.
Concernant les primes de 500 à 1 500 euros versées aux soignants, elles aussi critiquées, en raison de critères d'attribution jugés trop restrictifs, le ministre a également défendu l'approche du gouvernement.
« Tous les soignants ont une prime. Mais le niveau de la prime varie en fonction de la charge épidémique rencontrée dans l'établissement », a-t-il assuré.
« Chacun bien sûr a été impliqué. Mais je crois qu'une infirmière de réanimation à Mulhouse a été encore plus impliquée qu'un médecin de médecine nucléaire d'un hôpital situé hors de tout cluster, qui ne s'est pas vu transférer de malade de réanimation », a-t-il justifié.
AFP
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