Un « entretien systématique autour de la 5e semaine après l'accouchement » sera instauré début 2022 pour repérer les dépressions post-partum. Celles-ci toucheraient entre 15 et 30 % des mères, a déclaré mardi le secrétaire d'État à l'Enfance Adrien Taquet, lors des Assises de la santé mentale à Paris. « Pour les femmes à risque, il sera suivi d'un second entretien autour de la 12e semaine », a-t-il ajouté.
Ce dialogue sera effectué par des professionnels de santé : médecins traitants ou sages-femmes, qui auront été sensibilisés au repérage des dépressions post-partum, précise-t-on au secrétariat d'État. Si des signes de dépression sont détectés, le parent pourra être orienté vers un psychiatre ou psychologue.
15 % de dépression post-partum chez les mères
« 100 000 femmes par an souffriraient de la dépression du post-partum – 15 %, je crois que c'est le chiffre couramment admis. Dans un sondage récent, 30 % des mères et 18 % des pères disent avoir connu un épisode dépressif », a poursuivi Aurélien Taquet.
Mais seulement 5 % des mères disent avoir été diagnostiquées par un spécialiste et 78 % des parents n'avaient jamais entendu parler de la dépression post-partum lors des rendez-vous médicaux, selon ce sondage réalisé en août 2021 par OpinionWay pour l'entreprise de télémédecine Qare.
Dans le cadre du plan « 1 000 premiers jours », lancé en 2019 pour accompagner les familles lors de cette période cruciale pour l'enfant et la création de liens d'attachement solides avec les parents, plusieurs mesures sont mises en place, dont une application qui donne des informations aux parents ou futurs parents.
10 millions d'euros pour un appel à projets
Doté d'une enveloppe de 10 millions d'euros, un appel à projets a été lancé pour « conforter l'offre en psychiatrie périnatale » en « ouvrant 5 à 10 nouvelles unités de soins conjoints parents-bébé et en créant 15 à 20 nouvelles équipes mobiles », a indiqué Aurélien Taquet.
« Depuis ma nomination il y a 2 ans et demi, il n'est pas un déplacement dans lequel les acteurs ne me parlent de la pédopsychiatrie qu'il faut renforcer. Pas un seul déplacement où on ne me parle des 6 à 18 mois d'attente dans les CMP (centres médico-psychologiques) infanto-juvéniles », a déclaré le secrétaire d'État.
(Avec AFP)
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