« Nous avons un devoir : ne laisser aucun enfant sur le bord du chemin », a assuré ce matin la ministre de la Santé, à l’issue d’une réunion de travail du Conseil national de la protection de l’enfance (CNPE). Agnès Buzyn exposait, aux côtés du tout juste nommé secrétaire d’État à l’enfance Adrien Taquet, les grandes lignes de sa stratégie nationale sur la protection de l’enfance dont une version finalisée devrait être présentée « avant l’été ».
En complément de mesures déjà actées en 2018 sur la prévention avec l’obligation vaccinale ou dans le cadre de la politique de lutte contre la pauvreté, la ministre et son secrétaire d’État ont affiché leur ambition de « garantir les droits fondamentaux » de tous les enfants et tout particulièrement des 341 000 d’entre eux qui relèvent de la protection de l’enfance. « Un enfant placé sur trois souffre de troubles du développement psychomoteurs et un tiers de ces enfants n’a pas de carnet de santé », a déploré Agnès Buzyn.
Au cœur de cette future stratégie, il s’agira, a expliqué Adrien Taquet, de « lutter contre les pertes de chance », et notamment « contre les inégalités de destin (…) qui conditionne les trajectoires de vie des enfants ».
Un "panier de soins élargi"
Concrètement, « nous souhaitons décrire un parcours de soins coordonné pour ces enfants qui sera pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale », a détaillé la ministre. Ce parcours « aura un panier de soins élargi avec notamment un accès facilité aux consultations de psychologues, de psychomotriciens ». Alors que le secteur de la pédopsychiatrie est à bout de souffle et souffre du manque d’effectif, Agnès Buzyn compte renforcer la pédopsychiatrie. Une mission va être lancée sur les centres médico-psychologiques (CMP) « qui ont des difficultés à fonctionner avec des délais de rendez-vous trop longs », a souligné la ministre qui a dit vouloir « renforcer cette politique d’accessibilité à la psychologie et à la psychiatrie pour ces enfants. Un enfant pourra donc voir un psychologue pris en charge à 100 % ».
L’accent sera également porté sur la prévention. Pour les familles les plus fragiles, « un accompagnement dès avant la naissance » devrait être mis en place, a ajouté Adrien Taquet. La mobilisation portera également sur le repérage des violences. « Moins d’une personne sur quatre, face à une suspicion de violence, va effectivement la signaler », a rappelé le secrétaire d’État, qui a annoncé l’élaboration d’un référentiel de risques pour les enfants, fondé sur les recommandations de la protection de l’enfance.
Des efforts devraient aussi être réalisés pour la sortie des adolescents de la protection de l’enfance. « Ce sont des enfants qui ont des difficultés accrues. Nous devons faire plus pour ces enfants qui ont le moins », a insisté la ministre.
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