Même avec 1 480 décès supplémentaires, la surmortalité qui a accompagné l’épisode caniculaire de cet été a été qualifiée de « limitée » par la ministre de la Santé à l’occasion du bilan national de son impact sanitaire. « Soit 10 fois moins que lors du record de 2003 », a annoncé vendredi la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
En effet, la canicule de 2003 avait entraîné 15 000 décès supplémentaires, celle de 2006, 2 100 décès et celle de 2015, dont les caractéristiques sont comparables à cette année, 1 739 décès.
Le dernier épisode de canicule observé du 24 juillet au 8 août a été marqué par son ampleur, avec jusqu’à 67 départements concernés, et sa durée, la plus longue rencontrée depuis 2006 (de 16 jours).
Prévention « first »
Selon la ministre, ce bilan « prouve vraiment que la prévention et la mobilisation dans tous les secteurs ont porté leurs fruits (...), mais c'est inexorable que les personnes très âgées ont malheureusement des complications ». 50 % des personnes décédées avaient plus de 75 ans. Un excès de mortalité a aussi été enregistré sur la tranche d’âge des 65 ans/74 ans, « des sujets souffrant probablement de pathologies », a expliqué la ministre qui a aussi insisté sur le fait que les EHPAD n’ont pas signalé de surmortalité particulière.
Les passages aux urgences et les consultations « SOS Médecins » liés à la chaleur ont eu peu d’impacts sur le système de santé : les 5 676 passages aux urgences, et près de 2 000 consultations « SOS médecins » en lien avec la chaleur représentent respectivement 0,55 % de l’activité totale des urgences et 1,24 % de celle de « SOS Médecins ».
Selon le Dr François Braun, président du SAMU-Urgences de France, « les appels au 15 ont été en revanche massifs, preuve que les messages de prévention ont fonctionné. Le personnel des SAMU et des services d'urgence ont aussi échelonné leurs dates de vacances d'été, de sorte à accroître le nombre de soignants en poste ».
2e été le plus chaud de l'histoire
Face à la multiplication attendue des épisodes de canicule avec le changement climatique, Agnès Buzyn a appelé à « s’organiser autrement » et notamment à réorganiser les villes, plus sujettes à la chaleur en raison du phénomène « d'îlots de chaleur urbains ».
L'été 2018 a été le deuxième plus chaud de l'histoire de France, avec une température moyenne supérieure à la normale de « près de 2 °C », loin toutefois de celui de 2003, selon Météo France. Une vague de chaleur exceptionnelle a notamment frappé l'ensemble du pays du 24 juillet au 8 août, en particulier le quart Nord-Est.
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