Sur la place des Copains d’abord, située entre la Mosquée d’Evry et le centre hospitalier Louise-Michel, la Maison de santé pluriprofessionnelle Simone-Veil de Courcouronnes (91) est un symbole de modernité. Inaugurée le mois dernier, elle a redonné un véritable coup de peps à ce quartier populaire, d’un point de vue architectural mais aussi en termes d’offre de soins. Les 15 000 habitants de la commune ont été confrontés ces dernières années au départ à la retraite de trois généralistes. Il n’en fallait pas plus aux professionnels de santé pour se mettre en quête de solutions.
[[asset:image:12385 {"mode":"small","align":"left","field_asset_image_copyright":["GARO\/PHANIE"],"field_asset_image_description":[]}]]Le projet de MSP s’est finalement concrétisé à l’automne, porté par le maire LR Stéphane Beaudet et l’actuel coordinateur de la structure, Christophe Alirol. Infirmier de formation, ce dernier a grandi dans le quartier. Il était auparavant installé avec deux consœurs dans un cabinet à deux cents mètres. Tous trois ont rejoint la structure, aux côtés d’un pédicure-podologue, une diététicienne et trois médecins généralistes. Le Dr Bruno Montserret est l’un d’eux. Remplaçant pendant quinze ans dans un cabinet du quartier, il s’est finalement installé au sein de la MSP et connaît bien la patientèle. « Ici, les conditions sont attrayantes. Pas d’investissement immobilier et pas de patientèle à racheter », confie-t-il.
La population bien connue
Les professionnels de la structure ne payent rien pendant trois mois, excepté leurs charges, puis sont soumis à un loyer mensuel modéré de 400 euros. Comme le Dr Montserret, les deux autres généralistes de la MSP sont des médecins expérimentés et primo-installants. « J’ai été séduit par le travail en coordination et les projets de santé publique que nous allons développer ensemble », ajoute le Dr Montserret. D’ici deux mois, l’équipe sera renforcée par un kiné, une psychologue et un médecin supplémentaire. « Je tenais aussi à intégrer l’ancienne secrétaire de mon cabinet qui connaît la population du quartier depuis des années », poursuit Christophe Alirol. Pour lui, la priorité était aussi que les habitants du quartier « se sentent bien dans la maison de santé ». Difficile d’en être autrement quand on entre dans le hall baigné de lumière et surplombé d’un immense escalier. Les plus de 700 m2 divisés en deux étages sentent encore la peinture fraîche et il faut le dire, on se croirait plus dans une start-up que dans une structure médicale. Ambiance jardins et toit végétalisé, déco black and white et grande salle de réunion.
À terme, nous aimerions développer des activités de télémédecine
Christophe Alirol
Coordinateur de la MSP
Les professionnels s’y retrouveront en moyenne une fois par mois pour échanger sur certains cas complexes et développer des projets communs de santé publique. L’accent sera mis sur le diabète, l’obésité et le sevrage tabagique, problématiques les plus fréquentes parmi la population courcouronnaise, d’une mixité sociale importante. « Beaucoup de migrants vivent dans le quartier », ajoute Christophe Alirol. Un partenariat avec le réseau ROMDES (prise en charge de l’obésité et suivi de chirurgie bariatrique) est par exemple dans les tuyaux. « À terme, nous aimerions développer avec eux des activités de télémédecine », précise Christophe Alirol. Un virage numérique incontournable dans cette maison moderne. Trois grands écrans TV seront d’ailleurs installés le mois prochain dans le hall d’accueil afin de diffuser des messages de prévention. On est loin des affiches de dépistage du cancer colorectal épinglées sur un tableau en liège.
La collectivité indispensable
L’ensemble des aménagements de la structure et la réhabilitation de l’ancien centre social Brel-Brassens ont coûté 2,7 millions d’euros. Une partie (1,1 million) a été payée avec les subventions de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine, du Département, de la Région et de l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. Le reste a été financé par la mairie de Courcouronnes. « Pour porter ce projet, l’aide de la collectivité était indispensable, combinée à la volonté des médecins libéraux de s’investir dans une telle aventure », analyse le coordinateur de la MSP. Ce dernier ne compte pas s’arrêter là. Porté par la réussite de la maison de santé, Christophe Alirol travaille désormais au développement de la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) d’Evry-Courcouronnes
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