« Les violences commises à l'égard des professionnels de santé sont un des facteurs responsables de la détérioration de leur état de santé. Ainsi, nous voulons mener un combat intense contre ces violences, qu'elles soient physiques ou verbales », a déclaré Agnès Firmin le Bordo, à l'occasion du 8e colloque de l'association Soins aux professionnels de santé (SPS)*, organisé ce mercredi 30 novembre à la Maison des soignants située à Paris.
Devant des représentants de l'association et des professionnels de santé, la ministre en charge de l'Organisation territoriale et des Professions de santé a rappelé que la santé des soignants constituait « un enjeu majeur et transversal ». « Si les professionnels de santé vont mal, c'est l'ensemble du système de santé qui est malade », a-t-elle souligné.
Créer un arsenal de lutte contre les violences
Parmi les « réponses structurelles » que le ministère de la Santé et de la Prévention compte apporter à sa « stratégie d'amélioration de la santé des soignants » figurent plusieurs mesures visant à mieux lutter contre les violences commises à leur encontre.
Parmi elle, la mise en place dès janvier 2023 « d'une nouvelle plateforme en ligne pour signaler les événements sanitaires indésirables à l'Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) », a indiqué la ministre lors de sa prise de parole.
La plateforme en question sera intégrée au « portail de signalements des événements sanitaires indésirables » du ministère. « Un mode de saisine sera proposé aux professionnels libéraux là où seuls les utilisateurs en établissement de santé pouvaient déclarer auparavant », précisait ainsi le ministère dans une note diffusée le 23 novembre.
Pour accompagner les soignants face aux violences, « j'ai également tenu à mobiliser les établissements, les ordres et les forces de sécurité », a renchéri Agnès Firmin le Bodo lors de son intervention. « Nous allons par ailleurs diffuser les principes de sécurité bâtimentaire auprès des établissements de santé et des structures de ville », a-t-elle ajouté.
Ce guide de « bonnes pratiques » sera envoyé dans les prochains jours aux établissements de santé. Il sera ensuite décliné dans une nouvelle version dédiée aux structures de ville en 2023, précise le ministère dans cette même note.
Intransigeance
Lors du colloque, l'ancienne élue du Havre a également annoncé le lancement, dans les prochaines semaines, « d'une concertation des représentants des établissements publics et privés, des Ordres, des ARS, des forces de l’ordre, de la justice, des étudiants, des organisations syndicales, des métiers de la sûreté et de la sécurité ainsi que des membres de la conférence nationale de santé ».
Objectif ? « Apporter des réponses aux enjeux de prévention des violences, de formation des soignants à y faire face et d’accompagnement des témoins et des victimes ».
Ces concertations « alimenteront ensuite le plan d’actions sur lequel nous travaillons actuellement pour lutter contre les violences faites aux soignants », a précisé la ministre.
« Je le dis haut et fort, toutes les violences dont sont victimes les professionnels de santé doivent être dénoncées, combattues et sanctionnées pour qu’elles ne soient jamais banalisées. La sécurité des soignants est essentielle à leur santé », a-t-elle fini par résumer d'un ton grave.
Lors de son 8e colloque, l'association SPS, qui milite depuis 2016 pour une meilleure prise en compte de la santé des soignants, a annoncé son intention de développer d'ici 2023 son action partout en France. « Tous les soignants doivent pouvoir trouver, là où ils sont, un psychologue et être pris en charge rapidement. Il va falloir que dans chaque CPTS, nous puissions créer une cellule dédiée ». Après la création d'une « Maison des soignants » en 2021, l'association a pour objectif développer ce type de structures « dans chaque région de France ». « Il est essentiel d'agir car trois professionnels de santé se suicident tous les 2 jours », a enfin rappelé le Dr Éric Henry, médecin généraliste cofondateur de l'association.
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