Il n’y a pas eu de trêve de noël médiatique pour les médicaments vendus sans ordonnance en décembre. La première salve a été tirée par le hors-série de 60 Millions de consommateurs avec une liste de médicaments qualifiés de dangereux. 61 médicaments ont ainsi été mis en examen. Le succès commercial constituait le principal critère pour être déféré devant la cour. Le Pr Jean-Paul Giroud, pharmacologue clinicien, et Hélène Berthelot ont été désignés par le magazine comme juges suprêmes.
13 médicaments à bénéfice/risque favorable
Au moment du verdict, seuls 13 médicaments se vont vus notifiés la mention « à privilégier car présentant un rapport bénéfice/risque favorable ». Parmi « les élus », on peut citer dans l’indication de rhume les produits à type d’inhalation comme le Perubor ® (laboratoire Mayoli-Spindler). Dans la toux, seuls les médicaments contenant le dextrométhorphane sont retenus. La liste comprend entre autres Clarix® (laboratoire Cooper), Humex (laboratoire Urgo) et Tussidane®( laboratoire Elerté).
Dans la sphère digestive, les juges ont été plus cléments. Et suggèrent le recours en cas de douleurs d’estomac à Gaviscon® menthe (laboratoire Reckitt Benckiser Healthcare) et Maalox® sans sucre (laboratoire Sanofi)). Dans la diarrhée, Imodiumcaps (laboratoire Johnson& Johnson) est à privilégier. Enfin la constipation peut être traitée par Forlax®10 g (laboratoire Ipsen ) et Psyllium Langlebert® (laboratoire Bailleuil).
Attaque injustifiée
L’Afipa, l’association professionnelle qui représente les industriels produisant des produits de santé vendus en officine sans ordonnance, a vivement réagi. L’enquête du magazine a été qualifiée d’attaque opportuniste et injustifiée. Et de dénoncer la méthodologie retenue. Les conclusions pourtant radicales ne sont pas détaillées alors que « 60 Millions de consommateurs prône la transparence et l’impartialité ». Surtout, les médicaments vendus sans ordonnance sont également soumis à l’octroi par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) à une autorisation de mise sur le marché. La balance bénéfice/risque est donc positive. Enfin, ils font l’objet de manière régulière d’un suivi de pharmacovigilance. Bref, les spécialités pharmaceutiques vendues sans ordonnance sont des médicaments comme les autres. Et s’inscrivent dans un parcours de soins où le pharmacien est le principal interlocuteur.
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