Déjà expérimentées dans 9 autres pays comme la Suisse, l'Espagne et les Pays-Bas, les deux premières salles de consommations à moindres risques françaises ont ouvert leurs portes.
La première, adossée à l'hôpital Lariboisière dans le 10e arrondissement parisien, a été inaugurée en octobre à proximité d'une « scène ouverte » très fréquentée par les toxicomanes les plus précarisés. La seconde, étrennée le 7 novembre à Strasbourg, est pour sa part située au sein de l'hôpital civil.
Accueil, repos et accompagnement
Les deux salles comportent des lieux d’accueil, de soins et de repos, ainsi que des box permettant non seulement les injections, mais aussi les inhalations. Le but n'est pas de fournir des stupéfiants aux consommateurs de drogues, mais de leur permettre de consommer dans un lieu sécurisé, où ils peuvent bénéficier d'un support médico social. Le public visé, très marginalisé, ne fréquente pas les dispositifs existants, qu'il s'agisse des services hospitaliers d'addictologie, les centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues (CAARUD) ou les centres de soins d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA).
L'ouverture de la salle parisienne donne le coup d’envoi d'une expérimentation de 6 ans, prévue dans la loi de santé du 26 janvier 2016. Cette évaluation comporte un volet épidémiologique portant sur une cohorte de 680 usagers de drogue suivis pendant 12 mois. L'idée est de déterminer si les salles de consommation réduisent les risques de transmission du VIH et du VHC, d'abcès ou d'overdoses. L'état de santé des consommateurs de drogues situés à proximité d'une salle de consommation sera comparé à celle d'autres consommateurs n'ayant pas ce genre de dispositif à disposition. Une étude sociologique est également en cours à Paris, afin de comptabiliser la présence de seringues usagées dans l'espace public et d'analyser les données chiffrées d'origine policière et médico-administrative : évolution du nombre d'overdoses et des actes de délinquance.
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