Les nouveaux produits de synthèse (NPS) sont conditionnés et commercialisés sous les termes d’euphorisants légaux (legal highs) ou végétaux (herbal highs), sous la forme de sels de bain, d’engrais, de produits pour la recherche chimique, non consommables pour l’homme. Il s’agit de phénéthylamines (25-x-NBOMe ayant des effets se rapprochant du LSD), des cathinones de synthèse (méphédrone, 4-MEC, MDPV, 3-MMC ayant des effets se rapprochant des amphétamines), de la cocaïne, des cannabinoïdes de synthèse (Spice) [1], de la méthoxétamine (aux effets proches de la kétamine) [2].
La plupart des NPS, identifiés par le système d’alerte précoce de l’Union européenne, sont principalement produits en Chine et en Inde. Seules la Pologne et la Hollande en produisent localement. En Europe, plus de 450 NPS ont été identifiés depuis 1997, plus des deux tiers sont apparus depuis 2008. Leur consommation en France semble plus limitée que dans d'autres pays européens comme l’Irlande, le Royaume-Uni et la Pologne.
De 8 à 20 euros le gramme
Internet est un marché important pour la vente de ces produits en Europe. Les prix, en ligne, varient de 8 à 20 euros le gramme alors qu’à la revente dans la rue, ils sont multipliés par 3.
Le nombre de sites de vente en ligne était de 693 en 2012 (3). Différents types de marché numérique ont été identifiés : celui pour un public connaisseur des substances, un marché commercial avec des produits attractifs et un important marketing, le deep web à savoir des sites non référencés sur les moteurs habituels de recherche ; des sites généralistes de petites annonces gratuites ; des sites vendant ces produits sous forme d’autres produits de consommation. La vente directe se fait par des dealers ou des usagers se livrant à des trafics le plus souvent dans l’espace festif alternatif.
Des consommateurs à profils variés
Il existe différents types de consommateurs : dans le milieu gay consommant lors de fêtes sexuelles (chemsex), et usant pour certains de la pratique d’injection intraveineuse (slam) ; dans la population adulte jeunes issue du milieu nocturne de la musique électronique ; chez les sujets ayant un trouble lié à l’usage de stimulants ; ou encore chez les usagers occasionnels de drogues, socialement insérés ; patients sous traitement de substitution, polyconsommateurs.
Il existe de nombreuses conséquences somatiques et psychiatriques de l’usage de NPS. La prise en charge thérapeutique doit tenir compte du trouble, des comorbidités et de l’environnement (2).
CH Paul Brousse, université Paris Sud
(1) Karila L et al. The Synthetic Cannabinoids Phenomenon. Curr Pharm Des 2016
(2) Karila L et al. [Novel psychoactive substances: a review]. Presse Med 2015;44(4 Pt 1) 383-91
(3) Martinez M, E Lahaie. Nouveaux produits de synthèse. Drogues et addictions, données essentielles Saint-Denis. OFDT 2013:266-72
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