Mettre en avant le pouvoir de la technologie dans la bataille contre le cancer. Tel est l’objectif de l’exposition Cancer Revolution ouverte au Science Museum de Londres en partenariat avec Cancer Research UK et ouverte jusqu’en janvier 2023. Sans cacher les défis auxquels se confronte la recherche, cette exposition se veut optimiste en montrant comment la science aide à mieux comprendre, guérir mais aussi détecter les cancers.
« Le début de l‘exposition explique la complexité du cancer, comment il évolue à partir d’une simple cellule pour créer un réseau complexe de cellules qui communiquent entre elles et devenir une masse cancéreuse, explique le Pr Charles Swanton, clinicien en chef du Cancer Research UK, qui a participé à la partie scientifique de l’exposition. Comprendre ce phénomène est ce qui permet de savoir comment cibler le cancer notamment là où il est le plus vulnérable. Cette exposition explore différentes technologies mises au point pour travailler en ce sens. »
L’IMAXT (Imaging and Molecular Annotation of Xenografts and Tumours) Laboratory a mis au point une technologie qui permet d’extraire une tumeur pour en cartographier chacune des cellules dans le but de les traduire en données puis de les observer en trois dimensions en laboratoire grâce à la réalité virtuelle. L’objectif consiste ainsi à changer la façon dont les cancers sont classifiés, traités et gérés.
Iknife, Galleri Blood test, Cytosponge
Un peu plus loin, le visiteur peut découvrir l’Iknife, un instrument chirurgical électronique développé par l’Imperial College de Londres. « C’est un nouvel outil qui peut détecter des cellules cancéreuses et qui aide le chirurgien à savoir s’il est proche de la limite de la tumeur ou s’il approche des tissus normaux », poursuit le Pr Charles Swanton.
Mais vaincre le cancer n’est pas la seule thématique explorée dans cette exposition. « Nous avons besoin de diagnostiquer les cancers de façon plus précoce, souligne Charles Swanton. Il y a des approches basées sur un test sanguin, comme le projet Galleri Blood Test mené par le Cancer Research UK en partenariat avec le NHS (le service national de santé britannique, NDLR). Il s’agit de rechercher dans le sang l’ADN de cancers chez des patients asymptomatiques ». Jusqu’à 50 types de cancer pourraient ainsi être détectés de façon très précoce.
L’exposition met aussi en avant la Cytosponge, développée par l’université de Cambridge. Il s’agit d’une éponge à avaler pour détecter un cancer sans besoin d’anesthésie. « En retirant l’éponge, elle frotte l’œsophage et emporte avec elle des cellules qui seront observées au microscope pour voir s’il y a un cancer », poursuit l’oncologue. Cette technologie, financée par le Cancer Research UK, sera à l’essai dans les 12 prochains mois. Le but consiste à voir si la technique augmente les chances de survie en cas de cancer de l’œsophage.
Surveiller la réponse en temps réel
L’exposition explore enfin les recherches en termes de traitement, comme l’explique Katie Dabin, la conservatrice du musée. « Les CAR-T cells sont développées pour renforcer l’immunité, commence-t-elle. Les lymphocytes T sont extraits du corps pour être retravaillés en laboratoire puis réintégrer chez le patient pour l'aider à mieux reconnaître et tuer le cancer. »
Une approche basée sur l’adaptation est une autre piste explorée. « Les essais en la matière se déroulent aux États-Unis, poursuit Katie Dabin. Il s’agit de surveiller les réponses des patients à différents traitements en temps réel. Je pense que c’est aussi ce qui est intéressant avec tous ces nouveaux traitements : ils sont vraiment personnalisés pour répondre aux besoins et réactions de chacun, il ne s’agit plus de soins généralisés. »
L’exposition donne enfin à voir une tumeur osseuse maligne sur un fossile de dinosaure, l’une des toutes premières identifiées, et des œuvres illustrant le travail des scientifiques mais aussi le vécu des patients et de leurs proches dans leur combat contre le cancer.
Une exposition à Paris à la Cité des sciences
À Paris, une exposition sur le cancer est prévue à la Cité des sciences et de l'industrie à partir du 6 septembre jusqu'au 8 août 2023. Elle s'attachera à faire comprendre autant les dimensions scientifiques que psychiques et sociales. Le projet est mené en partenariat avec l'Institut national du cancer, l'Inserm avec le soutien de l'Assurance-maladie, d’Assurance Prévention, d’Eurofins Biomnis, de la Fondation La Roche-Posay et de MSD. Conçu à travers les prismes du patient, du personnel soignant ou de l’accompagnant, l'événement culturel « a choisi de mettre l’humain au cœur de son dispositif, afin de libérer la parole sur la vie pendant et après la maladie ».
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