« LE NOUVEAU projet d’Établissement de l’Institut Gustave Roussy pour 2010-2013 est de faire une réalité à court terme de la construction de la "médecine personnalisée" guidée par la biologie et par l’image » déclare le Pr Thomas Tursz, directeur général de l’IGR. Dans le traitement des cancers, une ère nouvelle, celle de la « médecine personnalisée » s’ouvre grâce à l’explosion des progrès de la biologie moléculaire, de la bioinformatique et de l’imagerie. L’approche thérapeutique actuelle fondée sur l’étude des critères tissulaires ou cellulaires des tumeurs montre ses limites : il est impossible d’évoquer la réponse aux traitements mis en œuvre, « de prédire les récidives, qui peuvent survenir dans un an comme dans 60 ». Cette approche, avant tout probabiliste, standardisée, de masse va être détrônée, dans les décennies à venir, par une médecine ciblée fondée sur un diagnostic moléculaire.
Chaque patient est unique.
La nouvelle approche est de proposer à chaque patient le traitement le mieux adapté, personnalisé pour guérir mieux et globalement à moindre coût. « Chaque patient est unique, chaque tumeur aussi ». La biologie et l’image vont dorénavant guider le choix les traitements. Cette stratégie fonde ses nouveaux critères diagnostiques sur l’analyse des caractéristiques biologiques de chaque tumeur (son « portrait moléculaire ») et sur les caractéristiques génétiques propres à chaque individu. Cela nécessite d’identifier une ou plusieurs anomalies moléculaires clés, spécifiques de la tumeur, du patient, qui interviennent dans une voie de signalisation importante de la division ou de la réparation de l’ADN d’une cellule cancéreuse. Conséquence, il devient possible de personnaliser le traitement, avec des médicaments ciblant une ou plusieurs anomalies moléculaires spécifiques, ainsi que des biomarqueurs d’efficacité.
L’évaluation de l’efficacité de ces thérapies adaptées est rapide, notamment grâce à une technique d’échographie de contraste. L’équipe soignante peut ainsi modifier, arrêter des traitements inutiles, un atout certain pour des thérapeutiques non dénuées d’effets secondaires et particulièrement onéreuses.
Capables de répondre aux objectifs.
Le projet, voté en juillet 2009 par le Conseil d’administration de l’IGR, a fait l’objet d’une approbation par l’Agence régionale d’hospitalisation d’Île de France (ARHIF) le 28 janvier 2010. Dans le monde peu d’instituts de cancérologie peuvent organiser un tel projet. L’IGR dispose de structures capables de répondre aux objectifs de la « médecine personnalisée ». Recherches de pointe et excellence des soins sont sur un même lieu. L’IGR dispose de plateaux techniques performants et innovants en imagerie, radiothérapie, chirurgie et biologie. On peut ainsi citer une plateforme de génomique fonctionnelle permettant la réalisation d’analyses génomiques pour une identification d’anomalies moléculaires. Le développement de nouveaux médicaments et de leurs biomarqueurs d’efficacité est possible grâce à la disponibilité de molécules innovantes. Elles sont développées par l’industrie pharmaceutique et accessibles à l’IGR par l’intermédiaire du service d’innovations précoces (SITEP), du fait de partenariats académiques et industriels existants. Le nombre des patients traités à l’IGR, les coopérations développées en Europe, à l’international autorisent la conduite de vastes études cliniques…
Ce concept de personnalisation, en rupture avec les traitements standardisés, « à la croisée des chemins entre soins et recherches » nécessite des financements. L’IGR lance actuellement une campagne de levée de fonds vers de grands donateurs, « pour une révolution face aux cancers ».
Conférence de presse organisée par l’IGR.
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