La généralisation des Systèmes de communication et d’archivage des images (PACS) a grandement amélioré l’évaluation de la réponse tumorale. « Les PACS sont indispensables au suivi longitudinal du cancer. Aujourd’hui, leur interconnexion au sein d’une même région est mieux adaptée à la réalité. En effet, certains cancers sont devenus de véritables maladies chroniques. Les patients sont suivis pendant de nombreuses années, souvent dans plusieurs centres, parfois pour des cancers différents. Les PACS offrent un accès complet à l’histoire de chaque patient et permettent de prendre les décisions adaptées où qu’il soit », indique le Dr Damien Bouda, interne de radiologie en quatrième année en Ile-de-France.
Résolution plus fine
L’IRM est devenue l’examen diagnostic et de suivi de référence de la majorité des cancers. « Elle a nettement amélioré la détection et la description des tumeurs, qu’elles soient primitives ou secondaires, souligne le Dr Bouda. Il est ainsi possible de caractériser les différents contingents d’une tumeur (zones actives, séquelles fibreuses…) avec une résolution chaque jour plus fine. L’IRM permet de sortir de la simple description morphologique des tumeurs pour aborder des notions plus complexes comme leur agressivité et leur potentiel évolutif ».
La radiologie interventionnelle représente également un champ primordial d’innovation. « Elle répond en partie aux attentes des patients, en proposant des traitements efficaces, peu invasifs et réalisables en ambulatoire », indique le Dr Bouda.
Lever les freins financiers
L’enjeu est désormais de permettre à chaque patient en France de bénéficier de ces avancées. « On sait que le parc IRM n’est aujourd’hui pas assez important pour suivre de manière optimale tous les patients sur l’ensemble du territoire (lire page 12). Il existe aussi un problème d’accès à la radiologie interventionnelle thérapeutique. Les instances vont devoir se pencher sur une valorisation adaptée de ces actes pour permettre un égal accès aux patients ; actuellement seuls quelques centres peuvent se permettre d’avoir cette activité sans êtrerentables », souligne le Dr Bouda.
Présenté en février, le nouveau Plan cancer 2014-2019 affirme en tout cas que la radiologie interventionnelle est une innovation majeure en oncologie, permettant des actes diagnostiques et thérapeutiques précis et moins invasifs pour les patients. « D’ici 2020, des avancées technologiques améliorant le guidage, le prélèvement ou la destruction des lésions devraient permettre de multiplier par quatre le nombre des actes. Il s’agit d’organiser l’offre sur le territoire national, de lever les freins financiers à son développement dans les établissements et favoriser l’évaluation de nouvelles techniques », souligne le Plan.
D’après un entretien avec le Dr Damien Bouda, interne de radiologie en quatrième année en Ile-de-France
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