Mars bleu, le mois de mobilisation contre le cancer colorectal

Il est urgent de changer la perception du dépistage

Publié le 03/03/2014
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Crédit photo : DR

« Grâce au test immunologique, nous avons les moyens de sauver des vies. Un calendrier a été acté pour une mise en place généralisée en novembre 2014. Nous ne comprendrons plus les tergiversations et retards apportés », avance d’emblée le Pr Jacqueline Godet, présidente de la Ligue contre le cancer qui rappelle que le test immunologique permet de dépister 2 à 2,5 fois plus de cancers et 3 à 4 fois plus d’adénomes avancés que le test Hémoccult actuel.

Dans l’attente de ces nouveaux tests la ligue entend dès à présent faire changer la perception du dépistage et « favoriser une meilleure adhésion au dépistage ». Elle rappelle qu’aujourd’hui si le taux de participation reste faible, « il permet tout de même de détecter chaque année près de 4 500 cas de cancers colorectaux ». Pour la troisième année consécutive, l’association organise un tour de France, le Côlon Tour, en partenariat avec la fondation ARCAD Aide et recherche en cancérologie digestive) et la Société d’endoscopie digestive (SFED). L’opération prévue dans plus de 60 villes* en France vise à sensibiliser de façon ludique le grand public.

Information pour les médecins

Le ministère de la Santé et l’Institut national du Cancer rappellent le rôle des médecins généralistes qui doivent au cours de la consultation évaluer le risque de chaque patient afin de l’orienter vers le dépistage ou vers un suivi médical adapté. La recherche de sans occulte dans les selles est le test (pour l’heure le test au gaïac) est recommandé pour les personnes âgées de 50 à 74 ans qui ne présentent pas de risques particuliers (à risque moyen). Les personnes à risque élevé sont adressées à un gastro-entérologue pour une coloscopie. En cas de risque potentiellement élevé, les patients sont dirigés vers une consultation d’oncogénétique afin d’effectuer un bilan précis de l’histoire familiale, d’envisager d’autres recherches génétiques et de proposer une surveillance adaptée.

En cas d’antécédents de polypes adénomateux, de cancers colorectaux personnels ou familiaux (un parent au 1er degré touché avant l’âge de 65 ans ou 2 parents au 1er degré quel que soit l’âge) ou de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (maladie de Crohn ou rectocolite hémorragique), le risque est considéré comme « élevé ». Les personnes se voient proposer une coloscopie d’emblée à partir de 45 ans ou 5 ans avant l’âge du diagnostic chez le parent atteint. Les cas de prédisposition génétique telle que le syndrome de Lynch ou une polypose adénomateuse familiale sont considérés à risque « très élevé ».

Le ministère, l’InCA en partenariat avec l’Assurance-maladie, le Régime des indépendants et la Mutualité sociale agricole lancent de nouveau leur campagne d’information afin d’inciter les personnes à consulter leur médecin dès 50 ans ou en cas de risque particulier. Des documents sont mis à la disposition des médecins** (fiche permettant d’orienter les patients en fonction de leur niveau de risque) et un dispositif interactif (une fenêtre pop Up se déclenchant à l’ouverture du dossier de chaque patient âgé de 50 à 74 ans) leur rappelle que leur patient est concerné.

*Information disponible sur le site de la ligue : www.ligue-cancer.net

**Dossier pour les professionnels de santé téléchargeable sur le site de l’InCA (http://www.e-cancer.fr/depistage/depistage-du-cancer-colorectal/espace-professionnels-de-sante/).

Dr Lydia Archimède

Source : Le Quotidien du Médecin: 9306