› DE NOTRE CORRESPONDANTE
LE CANCÉROPÔLE PACA a organisé très récemment son 6e Colloque à l’Hôtel de Région à Marseille. Acteurs de la recherche en cancérologie, cliniciens, institutionnels, industriels ... tous étaient présents pour définir les axes prioritaires de travail pour la période 2011-2014 dans la région et au delà, avec une dotation restée stable de 3,6 millions d’euros pour quatre ans. Lors de la deuxième journée, trois réunions étaient organisées, l’une sur les glioblastomes, ces tumeurs cérébrales malignes, avec la participation des chercheurs de tous les cancéropôles français, sous la houlette d’un comité scientifique présidée par le Professeur Dominique Figarella-Branger et les deux autres sur « Environnement et cancer ». C’est dans ce cadre que diverses recherches sur le contexte géographique et social du cancer, ont été détaillées. Sandra Perez, enseignante- chercheur en géographie à l’Université de Nice, a rendu compte de son travail sur « la mesure de l’impact sanitaire des radiations émises par Fukushima ». Les scientifiques ont voulu savoir à quelle dose ont été soumises les populations autour de Fukushima et au delà. Quelque 80 000 personnes ont été évacuées de la zone de contamination immédiate à la centrale nucléaire mais cela n’était sans doute pas suffisant, selon les experts américains. Elles l’ont été aussi suivant une définition de lignes concentriques qui ne correspond pas forcément à la réalité. « Nous avons souhaité repérer les zones qui vont être les plus touchées pour les années à venir et porter une vigilance accrue en matière de prévention, pour détecter les effets délétères de l’exposition aux radiations, assure Sandra Perez. De fait, on s’aperçoit qu’on peut être assez proche de la centrale nucléaire et avoir moins reçu de radionucléides parce qu’on n’est pas sous les vents dominants. Ce sont les vents qui transportent la radio activité et par contre si on est sous les vents, on est très impacté. »
Des taux de probabilité à 3085%.
Les populations peuvent aussi cumuler plusieurs expositions et ont pu être touchées par des radiations internes, l’eau ou l’alimentation par exemple. Dans ce contexte, la probabilité de développer un cancer est plus grande. « Cette probabilité augmente de 5 % à chaque sievert, poursuit-elle. Nous savons à travers notre collecte de données que la probabilité de cancer pour la zone la plus radioactive est de 705 % et peut augmenter jusqu’à 3080 %. » On sait que les effets sur la santé peuvent apparaître de longues années plus tard. « Il existe tout un travail de surveillance sanitaire à faire sur cette zone. Le travail de décontamination des sites a déjà commencé. Ils ont planté des graines de moutarde qui aident à détruire le césium, et commencé à décaper les routes, les toitures. Mais il y a un souci majeur, c’est que les gens qui ont été confinés depuis des mois dans des bâtiments publics veulent retourner chez eux alors que la décontamination n’est pas terminée. Il existe aussi des interdictions alimentaires mais qui ne durent que quelques mois alors que les effets peuvent se prolonger durant des décennies. » Les cancers induits concernent le plus souvent la thyroïde et les os.
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