La nouvelle vient du centre international de recherche sur le cancer (CIRC) basé à Lyon. Contrairement à ce qui a pu être suggéré précédemment, la vitamine D n'a pas d'effet sur le risque de cancer du poumon, révèle une analyse du Lung Cancer Cohort Consortium (LC3) qui regroupe 20 cohortes d'Asie, d'Europe, d'Australie et d'Amérique du Nord.
Publiée en ligne dans les « Annals of Oncology », l'étude du CIRC coordonnée par le Dr Paul Brennan tire ses résultats d'une analyse poolée de 5 313 paires cas-contrôles. Dans ce travail, le statut en vitamine D était renseigné par le dosage sanguin de la 25OH D3 et celui fumeur/non fumeur par un autoquestionnaire et le dosage de la cotinine, un métabolite de la nicotine.
Une association inverse quasi-nulle
Pour Paul Brennan, investigateur principal : « Les résultats (...) montrent clairement qu'il n'y a aucune association entre des concentrations élevées de vitamine D et le risque de cancer du poumon. Ces résultats sont importants parce que de nombreuses stratégies de prévention mettent toujours l'accent sur la supplémentation en vitamine D comme mesure protectrice contre un nombre de maladies, y compris le cancer ».
Pour les auteurs, la discordance avec les deux méta analyses précédemment publiées s'explique qu'elles sont toutes deux fortement influencées par une étude de Copenhague, comptant 10 000 participants et 507 cas de cancer du poumon. Dans LC3, seules deux cohortes de Suède sur les 20 incluses ont présenté une association inverse entre cancer du poumon et taux de vitamine D, comme l'étude de Copenhague.
Même en cas de déficit en vitamine D
Avec plus de 5 000 cas et 5 000 témoins, l'étude conclut à une absence d'association avec la vitamine D, et ce pour un large éventail de concentration allant de 7 à 41 nmol/L, qui inclut ainsi des sujets en déficit de vitamine D.
Le cancer du poumon est le cancer qui tue le plus dans le monde, avec environ 1,7 million de décès chaque année. Pour le Dr Christopher Wild, directeur du CIRC : « Compte tenu de la forte incidence du cancer du poumon à travers le monde, il est vital de prioriser les efforts sur la réduction du tabac et d'identifier des mesures préventives additionnelles qui pourraient aider à réduire le risque de la maladie ». Mais la supplémentation en vitamine D n'en fait pas partie… sauf grosse surprise à la lecture des résultats d'essais cliniques en cours.
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