Traitement des cancers par hadronthérapie

Le projet lyonnais ETOILE obtient le soutien de l’État

Publié le 03/05/2012
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› DE NOTRE CORRESPONDANT

À LYON, comme à Caen, Toulouse, Nice et Orsay, la nouvelle était attendue depuis plusieurs semaines (« le Quotidien du médecin » du 27 février 2012), par les équipes scientifiques travaillant sur les méthodes qui utilisent un faisceau d’ions carbone, produit par un cyclotron ou un synchrotron, pour lutter contre les tumeurs inopérables ou radiorésistantes : dans une relative discrétion - l’annonce a été effectuée par les responsables du centre de recherche lyonnais -, le Commissariat général à l’Investissement vient d’annoncer qu’il va affecter, au titre des Infrastructures nationales en biologie santé, quelque 15 millions d’euros au projet France Hadron, porté par le CNRS, qui associe les centres ETOILE (Lyon), ARCHADE (Caen), IPCO Paris-Orsay), IMPACT (Nice), et le dernier, baptisé PERICLES, à Toulouse. En substance, ce projet scientifique vise à « cibler et évaluer » l’intérêt médical de l’hadronthérapie, « améliorer les plans de traitement », et « mieux comprendre leurs effets pour améliorer leur qualité ».

Soulagement et fierté.

Pour le professeur Jacques Balosso, patron de la radiothérapie du CHU de Grenoble et responsable scientifique du projet ETOILE, basé à Lyon, cette annonce « constitue un véritable motif de joie et de satisfaction ». Elle est accueillie « avec soulagement, et fierté » : ce soutien concret, substantiel, au titre des « grands investissements d’avenir », constitue en effet à ses yeux un « premier signal fort, positif », de la confiance manifestée par le plus haut sommet de l’État et par les instances ministérielles et universitaires, dans la technologie innovante de l’hadronthérapie. « Mais il est clair, précise Jacques Balosso au « Quotidien », que les enveloppes financières vont aller directement à la recherche : pas question qu’elles soient affectées à la construction de mètres carrés ! »

Alors que le centre ETOILE a vu le jour en 1997, et qu’il n’avait, jusqu’à présent, quinze ans après sa naissance, été significativement soutenu que par les collectivités locales, notamment le conseil régional Rhône-Alpes, « il s’agit, enfin, ajoute-t-il, d’une véritable validation, par la communauté scientifique et par l’ensemble des leaders de la cancérologie, de l’intérêt potentiel que représente cette technologie innovante ». En Rhône-Alpes-Auvergne, huit équipes travaillent au sein d’ETOILE, mais ce sont au total pas moins de vingt-cinq équipes françaises qui sont concernées par l’hadronthérapie. Les études internationales, notamment japonaises et allemandes, montrent que cette technique, qui concerne quelque 5 à 10 % des tumeurs soit inopérables, soit radiorésistantes, améliore nettement l’espérance de vie des patients. Le centre lyonnais ETOILE devrait ouvrir en 2016.D’ores et déjà, des patients français, dans le cadre d’un projet hospitalier de recherche qu’il va piloter, vont être traités d’ici la fin de l’année par hadronthérapie dans le centre allemand spécialisé d’Heidelberg.

 GÉRARD CLAVAY

Source : Le Quotidien du Médecin: 9122