« Avec un taux de survie qui dépasse les 95 % à trois ans, ces résultats sont exceptionnels. Cette étude change le standard international de traitement des jeunes atteints d'un lymphome non-hodgkinien B avancé », rapporte la Dr Véronique Minard-Colin, oncopédiatre à Gustave Roussy et l'une des coordinatrices de l'essai international Inter-B-NHL publié dans « The New England Journal of Medicine ».
Cet essai académique a impliqué deux grands groupes coopératifs internationaux : l'intergroupe européen pour le lymphome non hodgkinien de l'enfant (EICNHL) et le groupe d'oncologie pédiatique américain, le Children's oncology group (COG). L'essai promu en Europe et en Asie par Gustave Roussy et par le COG en Australie, au Canada et aux États-Unis, a été mené en partenariat avec Roche.
Avec les progrès ces dernières décennies, les taux de guérison du lymphome de Burkitt de l'enfant sont passés de 30 % dans les années 1980 à plus de 85 % avec la chimiothérapie de référence seule (protocole LMB). Ce traitement standard LMB avait été mis au point il y a plus de 30 ans par l'équipe de la Dr Catherine Patte, pédiatre oncologue à Gustave Roussy. Cependant, malgré ces progrès, près de 15 % des enfants continuaient de mourir de la maladie.
Plus de 95 % de survie à trois ans
Le rituximab, un anticorps anti-CD20, est indiqué en association à la chimiothérapie dans le lymphome malin non-hodgkinien de l'adulte. Chez les enfants, le lymphome de Burkitt est l'un des cancers les plus agressifs mais aussi le lymphome pédiatrique le plus fréquent, représentant 60 % des lymphomes non-hodgkiniens pédiatriques.
Alors que le lymphome de Burkitt est une pathologie rare avec environ 80 nouveaux cas par an en France, il a fallu que 12 pays se mobilisent pour répondre à la question. Ainsi, 328 patients âgés de 2 à 18 ans, pris en charge dans 176 centres sur quatre continents ont participé à l'essai Inter-B-NHL ritux 2010. Cet essai randomisé de phase 3 de grande ampleur a évalué les effets de l'ajout du rituximab au traitement standard de chimiothérapie LMB.
Lorsque le rituximab est combiné à la chimiothérapie, plus de 95 % des enfants et des adolescents atteints de lymphome de Burkitt à un stade avancé sont en vie et exempts de maladie après plus de trois ans. La nouvelle combinaison augmente de près de 10 % la survie globale et réduit le risque de survenue d'un événement (décès, rechute, progression, second cancer) de près de 70 %. Le rituximab est autorisé en Europe depuis mars 2020 dans l'indication pédiatrique du lymphome de Burkitt.
V Minard-Colin et al. NEJM, 4 juin 2020. doi : 10.1056/NEJMoa1915315
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