Créé en 2014, l’Institut de cancérologie des Hospices civils de Lyon (HCL) a présenté lors d’un colloque organisé fin décembre un bilan de son action et détaillé sa feuille de route pour les cinq ans à venir.
Avec 15 132 patients traités en 2023 dont 8 790 nouveaux cas, l’Institut de cancérologie est le premier acteur dans le traitement du cancer en région Auvergne-Rhône-Alpes. L’établissement accueille aussi bien des patients venant du Rhône (55 %), de la région (36 %) que de la France entière voire de l’étranger pour des tumeurs rares ou des reprises à la suite de pronostics erronés.
En 2023, plus de 3 000 patients ont été inclus dans des essais cliniques et près de 1 600 dans des essais interventionnels. Par ailleurs, 189 essais de phase précoce sont en cours.
Mettre en place des « points d’entrée cancer »
Concrètement, les cinq prochaines années de l’Institut de cancérologie des HCL seront articulées autour des six axes suivant : prévenir et intercepter le plus tôt possible la maladie ; faciliter l’accès aux soins, partout et pour tous, en construisant des parcours avec les patients et aidants coordonnés avec la ville et les filières du territoire ; permettre à tous les patients « d’accéder à une médecine de précision multidisciplinaire et intégrative » tout au long de leur parcours de soins ; aller vers une recherche en cancérologie d’excellence centrée sur le patient ; préserver la qualité de vie pendant les traitements et accompagner l’après-cancer ; et enfin guérir du cancer grâce aux innovations en chirurgie, en radiothérapie et en oncologie interventionnelle.
L’IA a toutes les étapes de la maladie
L’IA, la bio-informatique et les modèles prédictifs seront sollicités à toutes les étapes de la maladie. Pour rappel, 40 % des cancers sont évitables grâce au dépistage et à la prévention.
Les Hospices civils de Lyon devraient également lancer en avril 2025 un camion de dépistage mobile du cancer du poumon baptisé Mob’ILYAD. En miroir, l’ARS ambitionne aussi de mieux coordonner l’hôpital et la ville, d’améliorer les parcours complexes des populations fragiles et faciliter l’accès de tous les patients aux innovations thérapeutiques.
Président de l’Institut national du cancer, le Pr Norbert Ifrah a salué la réussite de cet Institut et tracé des pistes pour l’avenir du secteur. Selon l’expert, « l’optimisation de l’entrée dans les soins est l’un des enjeux essentiels de la seconde moitié de la stratégie décennale de lutte contre le cancer, en particulier via l’identification de “points d’entrée cancer” visibles depuis la ville ». Le Pr Ifrah a insisté sur la nécessité pour les hôpitaux publics de « s’emparer de la prévention et du dépistage ». Enfin, il a souligné l’importance de structurer l’après-cancer et de mobiliser les données disponibles pour mieux caractériser les parcours de soins.
Les CHU, fer de lance de la lutte contre le cancer
Les CHU représentent 22 % de la part des hospitalisations en France mais 26 % des hospitalisations en lien avec le cancer, dont 30 % en hospitalisation complète et 22 % en hospitalisation de jour. Cette part varie néanmoins énormément selon le type de chirurgie : entre 10 % pour l’exérèse de cancer du sein et 64 % pour le cancer de l’œsophage.
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