LE CENTRE Alexis Vautrin est promoteur du projet AVARTHEC, étude clinique menée auprès de 1 000 patients traités par radiothérapie pendant leur enfance pour une tumeur cérébrale. Il est conduit dans 13 Centres d’oncologie pédiatrique (Société Française de lutte contre les Cancers de l’Enfant et de l’adolescent - SFCE).
Coordonnée par le Dr Valérie Bernier-Chastagner (radiothérapeute), l’étude a pour objectif d’analyser les anomalies vasculaires à distance d’une irradiation encéphalique chez les patients ayant été traités pour une tumeur cérébrale durant l’enfance et l’adolescence.
Les patients vont être contactés pour aller à une consultation et passer une IRM cérébrale visant à quantifier la proportion d’anomalies cérébrovasculaires, de décrire leurs caractéristiques cliniques et radiologiques et d’évaluer les facteurs de risque. Les résultats sont attendus pour fin 2013.
« AVARTHEC va permettre d’obtenir des informations sur les effets secondaires des techniques de radiothérapie en incluant les nouvelles modalités d’irradiation », exprime la coordinatrice.
Identifier les patients à haut risque.
Elle va permettre aussi d’identifier les patients à haut risque de développer des complications cérébrovasculaires, afin de mettre en place une surveillance adaptée et d’établir des mesures préventives. « Enfin, cette étude pourrait orienter les sociétés savantes dans l’élaboration de recommandations sur les modalités d’irradiation en fonction des facteurs de risque. »
Les tumeurs cérébrales constituent la principale cause de morbimortalité par cancer chez les enfants et les adolescents, entre les âges de 0 et 18 ans, rappellent les spécialistes. La chirurgie en est le traitement de référence. En complément, suivant le stade ou le grade, une radiothérapie peut être proposée, avec ou sans chimiothérapie. Pour certaines tumeurs, la radiothérapie est le traitement de référence. « La radiothérapie est surtout utilisée pour le traitement des tumeurs bénignes inopérables ou des tumeurs malignes après chirurgie. »
La radiothérapie est très efficace pour contrôler les tumeurs de l’enfant avec près de 90 % de survie sans récidive à cinq ans dans la plupart des études. Mais elle est grevée d’un grand nombre de complications tardives, endocriniennes, cérébrovasculaires et cognitives.
La surveillance post-radiothérapie au long cours est standardisée, relevant d’une IRM ou d’un scanner annuel pendant dix à quinze ans, l’angio IRM étant la méthode la plus performante.
Des données anciennes qui ne plus extrapolables.
À ce jour, l’incidence des événements graves liés aux complications cérébrovasculaires post-radiothérapique est mal connue et mal diagnostiquée. Ce qui est, entre autres, dû au caractère tardif de l’apparition des lésions ( supérieur à dix ans) et à l’absence de la surveillance chez certains patients quand ils ne relèvent plus des services de pédiatrie. Il existe des études portant sur les anomalies vasculaires cérébrales post-radiothérapie, qui ont été réalisées sur des cas traités dans les années 1970-1980, alors que les modalités de la radiothérapie étaient très différentes de celles utilisées maintenant. De ce fait les résultats ne sont pas extrapolables à la situation actuelle.
On peut citer une étude de surveillance sur 7 ans, qui fait état d’une incidence d’environ 20 % (13 enfants sur 69) des complications cébrébro-vasculaires postradiothérapie avec un délai médian d’apparition de 36 mois. L’étude montre aussi que les enfants les plus susceptibles de porter cette complication sont ceux atteints de neurofibromatose de type 1 (facteur de risque prédominant).
Par ailleurs, on ne dispose d’aucune donnée sur les complications associées aux nouvelles techniques d’irradiation : irradiation conformationnelle, irradiation avec modulation d’intensité, protonthérapie. « Il est probable que ces nouvelles techniques permettront de diminuer certaines des séquelles. »
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024