Prothèses de hanche MoM

Pas de surrisque de cancer à 7 ans

Publié le 05/04/2012
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SELON UNE ÉTUDE parue mardi sur le site Internet du BMJ, les patients porteurs d’une prothèse de hanche en métal intégral (MoM) ne présentent pas un surrisque de développer un cancer par rapport à la population générale. Une récente enquête du BMJ et de la BBC a alerté fin février sur de possibles effets toxiques à long terme chez les porteurs de prothèses MoM constituées de cobalt et de chrome. Pour évaluer ce niveau d’incidence chez les porteurs de prothèses de hanche en métal intégral, les auteurs de l’étude du BMJ ont analysé les données du registre national d’Angleterre et du Pays de Galles, le plus important registre au monde sur les arthroplasties mis en place en 2003. Au sein de ce registre, 14 % des patients (40 576) ont été identifiés comme porteurs d’une prothèse de hanche en métal intégral. En s’appuyant sur les statistiques hospitalières du National Health Service (NHS), les auteurs ont comparé le taux d’incidence de cancer chez ces patients avec celui de la population générale et de patients porteurs d’autres types de prothèses de hanche. Principal enseignement de cette étude : 7 ans après l’implantation d’une prothèse de hanche quel que soit son type, l’incidence d’un nouveau cancer diagnostiqué s’avère faible (de l’ordre de 1,25 % un an après) et même inférieur à celui de la population générale à âge et sexe égal (1,65 %). En comparant ces chiffres aux autres types de prothèse de hanche, l’étude ne met pas en évidence de surrisque de développer un cancer sept ans après l’opération chirurgicale. Chez un homme de 60 ans à l’état de santé moyen, porteur de prothèse MoM, la probabilité d’être diagnostiqué d’un cancer 5 ans après l’opération est de 6,2 % contre 6,7 % pour un porteur d’un autre type de prothèse. Chez les femmes, cette probabilité s’élève à 4 % pour les MoM contre 4,4 % pour les autres prothèses. Pour les auteurs de l’étude, ces résultats appellent toutefois confirmation dans le cadre d’un suivi à long terme. Cette étude doit toutefois permettre aux médecins de rassurer les patients porteurs de prothèses en métal intégral, conclut les auteurs.

 D. B.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9111