Après le diagnostic d’un cancer, plus de la moitié des patients fumeurs continuent de fumer et pour la majorité d’entre eux, arrêter est extrêmement difficile. « Or, le tabagisme peut réduire l’efficacité des traitements, est associé à une augmentation du risque de récidive et à une moindre survie », rappelle Marie-Eve Huteau, tabacologue à l’institut régional du cancer de Montpellier (ICM). Aider le patient dans sa démarche vis-à-vis du tabac a donc des bénéfices à court terme mais aussi à moyen et long terme.
Le patient, souvent désemparé face à la maladie et aux traitements, peut faire un choix face au tabac et se projeter. « Il garde la main, ce qui peut être très valorisant », souligne Marie-Eve Huteau.
Personnalisation du traitement
Il est ainsi important en pratique pour tous les soignants d’aborder la question du tabagisme, car la découverte d’un cancer constitue une opportunité pour modifier ou stopper la consommation tabagique.
À l’ICM, la démarche est donc centrée sur le patient, ses souhaits, ses besoins, ses difficultés et ses ressources personnelles. L’unité d’addictologie définit avec le patient les objectifs de diminution ou d’arrêt au cours d’entretiens de motivation. Dans le cadre d’un projet d’éducation thérapeutique du patient, les consultations individuelles se basent sur des ateliers pratiques comme l’utilisation des traitements de substitution ou des exercices de relaxation. Dans une démarche personnalisée, les techniques cognitivocomportementales et l’écoute active, aident le patient à trouver par lui-même les approches et les techniques qui l’aident à supporter son sevrage. Le patient est revu au cours de la première semaine et dispose d’un numéro de téléphone en cas de besoin.
Proximité
« Il est important d’être attentif au partage des informations avec tous les soignants que le patient va rencontrer lors de son parcours de soins, notamment avec l’unité d’oncopsychologie et les médecins référents du patient, et d’essayer de programmer les entretiens en fonction des rendez-vous déjà prévus pour le traitement, afin d’éviter des déplacements supplémentaires », poursuit Marie-Eve Huteau en précisant que le patient peut parfois être orienté vers des acteurs de soins plus proches de son domicile, grâce au travail avec les réseaux de proximité.
Dr Isabelle Hoppenot
D’après un entretien avec Marie-Eve Huteau, unité de tabacologie et addictologie, institut régional du cancer de Montpellier
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