Accusée d'homicide involontaire, le Dr Germana Durando a été renvoyée devant le tribunal de Turin. La famille de Marina L., morte en 2014 d'un mélanome de stade T4, a porté plainte contre la généraliste pour avoir prescrit à sa patiente une thérapie alternative anticancéreuse, inspirée du Dr Ryke Geerd Hamer, à base d'homéopathie et de séances de psychanalyse. Le Dr Durando a également convaincu sa patiente de ne pas suivre le protocole prescrit par le service de cancérologie qui l'a opéré en 2014.
Pour le parquet du tribunal de Turin, le Dr Durando est responsable de la mort de sa patiente car elle l'a « empêchée d'évaluer correctement les conséquences de la maladie en lui prescrivant un traitement totalement inadéquat et en refusant d'appliquer les bases élémentaires de la médecine qu'elle devait avoir en tant que praticien ». Une déclaration lourde qui a poussé l'Ordre des médecins à se constituer partie civile.
Une peine de plus de dix ans de prison
Selon la reconstruction du juge d'instruction sur la base du dossier médical de Marina L., cette Turinoise mère de famille et employée de bureau, prend rendez-vous avec le Dr Durando, en 2005 pour un problème lié à un grain de beauté situé dans la zone de l'épaule.
« Pas de médecine traditionnelle, pas d'intervention chirurgicale, le grain de beauté qui grossit, c'est tout simplement une réaction de votre corps qui combat le mal », affirme le Dr Durando à chaque consultation. Tout en conseillant à sa patiente d'augmenter les gouttes à base de plantes et les séances de psychothérapie afin de « régler les problèmes psychologiques qui déclenchent ce type de maladie ».
En 2013, le grain de beauté atteint les 11 centimètres de diamètre et suinte. La patiente décide de subir une intervention chirurgicale. Le diagnostic après biopsie est formel : il s'agit d'un mélanome stade T4. Un cycle de chimiothérapie est prévu mais Marina L. consulte à nouveau le Dr Durando. La généraliste déconseille fortement le protocole du centre de cancérologie et reprend psychothérapie et gouttes à base d'herbe.
La maladie progresse. Les ganglions lymphatiques axillaires sont douloureux : « Il ne faut surtout pas les enlever, ce sont les sentinelles du corps qui veillent », affirme le Dr Durando à sa patiente. Épilogue en 2014 avec le décès de Marina L. atteinte de métastases cérébrales. Le Dr Durando encourt une peine de plus de dix ans de prison.
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