Selon une étude française en vie réelle, l'immunothérapie anti-tumorale est bien tolérée chez des patients vivants avec le VIH. Cette étude a fait l'objet d'une publication « Fast track » dans le journal « AIDS ».
Les experts du réseau français CANCERVIH étudient en réunions de concertation pluridisciplinaire bimensuelles les dossiers de patients VIH atteints de cancer. À partir de ce réseau, 23 patients provenant de 17 centres français ont été inclus dans l'étude entre mai 2014 et janvier 2019. Vingt et un ont reçu l'anti-PD-1 nivolumab pour le traitement d'un cancer bronchique non à petites cellules, et deux autres ont reçu l'anti-PD-1 pembrolizumab respectivement pour un mélanome métastatique et un cancer de la tête et du cou. Tous étaient sous antirétroviraux au moment de la mise en route de l'immunothérapie et avaient une charge virale indétectable.
« Nous rapportons ici la plus grande cohorte en vie réelle de patients infectés par le VIH et atteints de cancer traités avec des inhibiteurs de point de contrôle immunitaires dans le monde », souligne les auteurs.
À noter que ces patients ont reçu un traitement par immunothérapie en dehors d'un essai clinique, les patients VIH en étant le plus souvent exclus en raison du risque d'exacerbation de l'infection. Ils ont ainsi été traités dans le cadre d'un traitement compassionnel.
Pas d'effet sur la charge virale
Sur un suivi de 10,8 mois en vie réelle, seuls deux patients ont rapporté des événements indésirables de grade 3 : uvéite et confusion pour un patient sous nivolumab liée à une neurosyphilis active, et une pneumopathie interstitielle immuno-allergique tardive pour un patient sous pembrolizumab.
Une réponse partielle a été observée chez cinq patients (22 %), une stabilisation pour cinq (22 %) et une progression de la maladie chez treize (57 %). Par ailleurs, la charge virale est restée indétectable.
Ces résultats montrent la faisabilité d'un traitement par immunothérapie chez les patients VIH, alors que ces derniers présentent un risque accru de développer un cancer par rapport à la population générale. « Le traitement par inhibiteurs de PD-1 semble avoir un signal d'efficacité et être bien toléré chez les patients vivant avec le VIH atteints de cancer, y compris concernant son impact sur la charge virale, qui devrait être surveillée au cours du traitement », concluent les auteurs.
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