Le registre CRAC a vu le jour en 2014 sur les 6 centres de coronarographie de la région Centre Val de Loire, à l'initiative du Club régional des angioplasticiens du Centre, soucieux de se doter d'un registre exhaustif et pérenne de cardiologie interventionnelle pour analyser et améliorer les pratiques.
Un registre régional d'inspiration suédoise
L'expérience suédoise avec le registre SCAAR a largement inspiré la méthodologie du registre CRAC, qui a reçu le soutien indépendant des industriels et de l'Agence régionale de santé. Jusqu’à 150 variables peuvent être recueillies par procédure : des données épidémiologiques, cliniques et procédurales, mais aussi, à la demande de l'ARS, des paramètres pré-hospitaliers portant sur les dernières 24 heures dans les STEMI, afin de mieux évaluer le parcours de soins des patients. Le registre collige également tous les événements cardio-vasculaires survenant dans l'année suivant la procédure de revascularisation. Le recueil des données anonymisées se fait au sein du logiciel de compte rendu de coronarographie afin d’éviter la double saisie, favorisant ainsi l'adhésion des utilisateurs. La génération du compte rendu d’examen ne peut se faire que si l’ensemble des variables du registre ont été saisies, permettant une exhaustivité des données proche de 100 % dès la fin de la procédure.
L'ensemble des données est transféré quotidiennement sur un site internet sécurisé accessible à tous les utilisateurs, qui permet notamment de générer des rapports d'activité de chaque centre et de comparer les résultats de son propre centre aux résultats globaux. Un indice de qualité fondé sur 10 paramètres permet en effet à chaque centre de s'évaluer par rapport à l'ensemble des autres centres, et les indices tendent à s'améliorer avec le temps.
Ceci a parfaitement été montré dans le registre SCAAR, "où l'utilisation des rapports de scoring a permis de tirer tout le monde vers le haut ", souligne le Dr Grégoire Rangé.
Vers une extension nationale pour devenir France PCI
En 2016, le CHU de Clermont-Ferrand a rejoint le registre CRAC, qui doit s'étendre en 2018 à la Normandie et à la région Auvergne Rhône-Alpes, ce qui couvrira une population de quelque 14 millions d'habitants, soit plus que les 10 millions du registre suédois.
"L'objectif désormais est de s'appuyer sur un financement uniquement public, par les ARS au niveau local. Ceci est acquis pour l'ouverture du registre aux 7 centres normands, qui devrait être effective au cours du premier semestre 2018, précise le Dr Rangé. Pour les 22 centres de la région Auvergne Rhône-Alpes, un accord de principe a été donné par l’ARS et l'objectif est de pouvoir les intégrer au registre dès la fin de l'année".
Mais l'histoire ne s'arrête pas là et à terme, notamment grâce au soutien du Groupe athérome coronaire et cardiologie interventionnelle (GACI) et de ses présidents successifs Dr Koning et Pr Motreff, de la DGOS qui financera l'équipe en charge du projet national basée à Chartres et à l'implication au niveau de chaque région des ARS, le registre CRAC devrait couvrir l'ensemble du territoire et devenir France PCI. À l'horizon 2021-2022, ce registre national devrait colliger les données portant sur quelque 360 000 coronarographies, 180 000 angioplasties, et 30 000 infarctus du myocarde, ce qui en fera le plus gros registre prospectif mondial et un outil précieux à visée médicale et scientifique pour les cardiologues interventionnels français.
D'après un entretien avec le Dr Grégoire Rangé, coordinateur médical du registre CRAC, hôpitaux de Chartres
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