Plus de 60 % des Français connaissent les quatre principaux facteurs de risque cardio-vasculaire, selon une analyse du baromètre de Santé publique France 2019 publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Ces résultats sont issus d'une enquête menée sur 5 074 personnes âgées de 18 à 85 ans, résidant en France métropolitaine. Leur publication coïncide avec la Journée mondiale du cœur qui se tient le 29 septembre.
Plus de la moitié des personnes interrogées (53 %) ont déclaré craindre l'accident vasculaire cérébral (AVC), 45 % craignent l'infarctus du myocarde et 40 % pensent être personnellement à risque de maladie cardio-vasculaire ou d'AVC. À titre de comparaison, 64,4 % des personnes ayant répondu déclaraient craindre le cancer et 49,5 % déclaraient craindre la maladie d'Alzheimer.
Le tabac très bien identifié
Concernant les facteurs de risque, 61 % de la population étaient capables de citer l'hypertension, le tabac, le diabète et l'hypercholestérolémie comme étant les quatre principaux facteurs de risque cardio-vasculaires. Le tabagisme était le facteur de risque le mieux identifié, puisque 92,6 % des répondeurs l'associent à la maladie cardio-vasculaire.
La méconnaissance des facteurs de risque était principalement retrouvée chez les plus jeunes (moins de 45 ans), les personnes célibataires, celles ayant un faible niveau d'étude ou qui n'avaient pas suivi de formation de premiers secours. Ces données sont à « intégrer dans une approche globale de prévention des facteurs de risque cardio-vasculaires dans la perspective d'une modification des comportements », estiment les auteurs de Santé publique France.
Une telle enquête n'avait encore jamais été menée en France, mais l'étude européenne REACT avait montré en 2000 que le tabac, l'hypertension, et l'hypercholestérolémie et le diabète étaient rapportés comme des facteurs de risque cardio-vasculaires par respectivement 73, 55, 50 et 16 % de l'échantillon. « En 20 ans, la connaissance des facteurs de risque s'est considérablement s'est largement accrue dans la population française », en concluent les auteurs.
Les investigateurs ont également demandé aux participants de l'enquête s'ils se pensaient eux-mêmes à risque. Un peu plus de 40 % ont répondu oui, dont une forte proportion de femmes et de plus de 65 ans. Sans surprise, les personnes qui rapportaient avoir un facteur de risque (fumeurs, hypertendus, antécédent personnel ou familial d'AVC) sont aussi ceux qui se percevaient comme étant les plus à risque.
Les symptômes de l'infarctus encore mal connus
Dans un autre article du BEH, les chercheurs de Santé publique France ont questionné les Français sur la connaissance des symptômes de l'infarctus du myocarde (IDM). Leur analyse des réponses de 5 074 personnes a mis en lumière que 94 % de la population identifie la douleur dans le thorax irradiant vers le bras gauche jusqu'à la mâchoire comme un symptôme d'infarctus.
D'autres symptômes, moins spécifiques, sont moins bien connus : l'essoufflement à l'effort (80 %), les palpitations (70 %), la grande fatigue persistante (68 %), la douleur persistante dans le dos ou l'épaule (49 %) et les nausées et troubles digestifs (38 %). Par ailleurs, un peu plus d'un tiers de la population seulement sait que les symptômes de l'IDM sont différents chez l'homme et la femme.
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