LES ÉTATS PROCHES de la mort (Near Death Experience ; NDE des Anglo-Saxons) ne sont somme toute pas si rares que cela (11 à 23 %) chez les sujets en arrêt cardiaque réanimés. Plusieurs théories ont été proposées pour expliquer ce phénomène. Selon la théorie physiologique, la NDE constitue une composante du processus physiologique qui accompagne la mort. Les facteurs qui pourraient être importants dans la survenue de la NDE sont l’anoxie, l’hypercapnie, les endorphines, la kétamine, la sérotonine, l’activité anormale du lobe temporal ou du système limbique. Les théories psychologiques essaient d’expliquer la NDE comme un processus de dissociation, de dépersonnalisation, une réactivation de la mémoire de la naissance et une régression. Selon la théorie transcendantale, la NDE est une preuve ambiguë de l’existence d’une vie après la mort et de l’existence de l’âme comme une entité à part.
Des Slovènes (Zalika Klemenc-Ketis et coll.) ont voulu étudier l’effet des pressions partielles en O2, en CO2 et de la pression en CO2 en fin d’expiration dans la survenue des NDE lors des arrêts cardiaques extra-hospitaliers. Ils ont également étudié les effets de la natrémie et de la kaliémie.
Ce travail multicentrique a porté sur 52 sujets de plus de 18 ans réanimés avec succès après un arrêt cardiaque extra-hospitalier puis hospitalisés à Ljubljana, Maribor ou Celje.
Schématiquement, les résultats ont été les suivants :
- une NDE a été rapportée par 21 % des patients ;
- les patients ayant initialement les plus hautes pressions partielles de CO2 en fin d’expiration avaient significativement davantage de NDE ;
- de même, les patients qui avaient la PaCO2 la plus élevée avaient davantage de NDE ;
- les scores de NDE (échelle de Greyson autoadministrée) étaient positivement corrélés à la CO2 et à la kaliémie.
« Les concentrations les plus élevées de CO2 sont apparues significatives ; des taux sériques élevés de potassium pourraient être importants dans l’apparition de la NDE », concluent les auteurs.
Critical Care, sous presse.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024