Inhibition plaquettaire

Le prasugrel, une avancée dans le syndrome coronarien aigü

Publié le 08/02/2010
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Crédit photo : BSIP

MALGRÉ des soins attentifs, en ville comme à l’hôpital, de nombreux patients n’atteignent pas les objectifs de traitement de leurs facteurs de risque après un syndrome coronarien aigu (SCA). Au décours même d’un SCA, malgré les preuves indiscutables du double traitement antiplaquettaire, un patient sur deux ne reçoit plus, à un an, la prévention secondaire recommandée, ce qui aggrave la morbi-mortalité. Ces données sont importantes à prendre en compte, d’autant que très prochainement seront mises à disposition des molécules encore plus puissantes comme le prasugrel.

Le prasugrel inhibe l’activation et l’agrégation des plaquettes en bloquant le récepteur P2Y12 à l’adénosine diphosphate des plaquettes. L’étude TRITON-TIMI 38 a démontré sa tolérance et la supériorité de son efficacité par rapport au clopidogrel dans la réduction des événements athérothrombotiques (-19 %) chez plus de 13 000 patients au cours d’un SCA et traités par une intervention coronarienne percutanée (ICP). Un taux considérablement plus faible de thrombose de stent a également été observé avec prasugrel par rapport au clopidogrel (-50 %).

Cette efficacité s’accompagne d’un risque d’événements hémorragiques légèrement supérieur à celui du clopidogrel. « Il faut donc identifier les sujets à risque hémorragique élevé, c’est-à-dire aux antécédents d’accident vasculaire cérébral ou d’AIT, et également tenir compte du poids et de l’âge. Le prasugrel n’est pas recommandé chez les personnes âgées de plus de 75 ans et celles de petit poids. En revanche, il existe deux sous-groupes de patients pour lesquels les bénéfices sont importants : les patients diabétiques et les patients atteints d’un SCA ST + » a expliqué le Dr Hakim Benamer (Hôpital Foch, Suresnes). « Afin de mieux suivre les patients sous traitement antiplaquettaire, et face à la variabilité des réponses à ces médicaments, il existe un nouveau test de diagnostic VerifyNow P2Y12 qui fournit une mesure directe de l’effet antiplaquettaire chez chaque patient » a souligné le Dr Grégoire Range (Chartes).

Symposium organisé par Daiichi Sankyo Lilly, dans le cadre des 15es assises du Collège National des cardiologues des Hôpitaux Généraux.

CHRISTINE FALLET

Source : Le Quotidien du Médecin: 8703