LE MESSAGE généré par une étude polonaise présentée par le Pr Ponikowski (Wroclaw) est clair : il faut doser le fer chez les insuffisants cardiaques, la ferritinémie apparaissant comme un marqueur pronostique, qu’il y ait ou non anémie.
En effet, 37 % des 546 patients inclus dans l’étude, présentant une insuffisance cardiaque (IC) systolique stable, avaient une ferritine inférieure à 100 µg/dl. Bien sûr, cette anomalie est plus fréquente chez les patients anémiques (57 %), mais elle est quand même présente chez 32 % de ceux qui ont une hémoglobine supérieure à 120 g/dl. Elle est aussi plus fréquente chez les femmes (52 contre 34 %; p = 0,007) dans les classes III et IV (43 % contre 31 %; p = 0,004) et chez les patients dont les taux de BNP et de CRP sont élevés. Des résultats qui conduisent le Pr Ponikowski à penser que la carence en fer serait influencée par l’inflammation liée à l’IC, qu’il y ait anémie ou non.
Surtout, cette étude montre, au terme d’un suivi de trois ans, que le taux de survie est significativement abaissé en cas de carence en fer (53 % contre 67 % ; p = 0,0002).
La carence en fer semble donc bien être un marqueur de risque de complication dans l’IC. D’autres études seront nécessaires pour affirmer que la correction de la carence modifie le pronostic. Toutefois, une étude allemande (Ferinject), publiée en 2009 et portant sur 459 patients, montre que l’injection intraveineuse de fer, si elle ne modifie pas la mortalité améliore significativement la classe fonctionnelle de l’IC (p < 0,00001), la qualité de vie et la distance de marche (p < 0,0001). À suivre.
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