UNE NOUVELLE technique de thrombectomie, dite « solitaire », a été utilisée avec succès pour traiter une dizaine d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) non éligibles à la thrombolyse, par le service de neuroradiologie interventionnelle de l’hôpital neurologique du CHU de Lyon. Les premiers résultats mettent en évidence une recanalisation des artères cérébrales dans plus de 90 % des cas.
Le nouveau dispositif expérimenté par l’équipe lyonnaise, dit « solitaire », s’apparente à une sorte de stent introduit, via une sonde d’un millimètre, dans l’artère fémorale et monté jusqu’à l’artère atteinte jusqu’au caillot. Celui-ci, dans un second temps, est « accroché » et retiré avec le dispositif. L’intervention, réalisée sur une dizaine de patients et sous anesthésie locale, dure moins d’une heure. La « fenêtre d’intervention » dure 6 heures et même 8 heures en l’absence de souffrance cérébrale.
Parmi les dix personnes ainsi prises en charge dans le service lyonnais, un patient de 63 ans, victime d’un AVC et atteint d’une hémiplégie gauche lors de son arrivée dans le service, en décembre 2009, est venu témoigner des bénéfices de la thrombectomie mécanique dont il a profité. Arrivé au CHU cinq heures après son AVC, il ne pouvait plus bénéficier d’une thrombolyse. Comme en témoignent les deux angiographies réalisées avant et après traitement, une réouverture totale de l’artère a été obtenue et le patient a entièrement récupéré cliniquement.
La technique apparaît donc a priori prometteuse. L’objectif principal de l’étude Thrace est de déterminer si une approche combinée associant thrombolyse par voie veineuse et thrombectomie mécanique est supérieure au traitement standard par thrombolyse veineuse, dans les 3 heures suivant le début des symptômes chez des patients présentant une occlusion des artères cérébrales proximales avec un accident neurologique modéré à sévère (NIHSS ≥ 10). Son second objectif est de déterminer le rapport coût/efficacité de cette procédure par rapport à la technique standard.
Il s’agit d’une étude contrôlée, multicentrique, randomisée avec évaluation médico-économique qui portera sur 480 patients atteints d’un AVC sévère datant de moins de 3 heures, issus des 31 centres français participants. L’ensemble des patients inclus bénéficieront du traitement de référence, la thrombolyse par voie veineuse. La randomisation doit se faire pendant la thrombolyse. Pour les patients du groupe thrombolyse et thrombectomie mécanique, cette dernière doit être mise en œuvre dans les 5 heures après le début des symptômes. Le promoteur de Thrace est le CHU de Nancy. Le financement est réalisé dans le cadre du programme de soutien aux techniques innovantes coûteuses 2009 (STIC-2009) du ministère de la Santé. L’investigateur principal est le Pr S. Bracard, chef de service de neuroradiologie du CHU de Nancy, et le coinvestigateur principal le Pr X. Ducrocq, neurologue au CHU de Nancy.
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