LA FIBRILLATION auriculaire (ou atriale) correspond à une action non coordonnée de certaines cellules du muscle cardiaque. Des impulsions électriques peuvent alors se propager de manière chaotique dans le cœur, empêchant des contractions régulières. Pour réduire la FA et tenter de restaurer un rythme cardiaque normal, on peut avoir recours à l’application d’un choc électrique externe, via un défibrillateur. La défibrillation consiste à faire passer brièvement un courant électrique dans le cœur afin de restaurer un rythme cardiaque normal. Cette impulsion de grande intensité peut léser les tissus ; elle est, de plus, souvent considérée comme très douloureuse.
Jusqu’à présent, il était impossible de réduire l’intensité de cette impulsion sans prendre le risque que la défibrillation ne fonctionne pas. C’est dire si la découverte de chercheurs français (équipe, d’Alain Pumir, CNRS/ENS Lyon/Université de Lyon ; CNRS/Université de Nice), allemands et américains, est intéressante.
Les chercheurs ont tout d’abord étudié les interactions entre le champ électrique et les tissus cardiaques. Un champ électrique élevé (cas des défibrillateurs classiques) permet de générer des ondes dans le tissu cardiaque, principalement à partir des vaisseaux ; cet ensemble d’ondes s’annule ensuite, ce qui permet de restaurer le rythme cardiaque. Les chercheurs ont pensé qu’avec un champ électrique plus faible, moins de sources seraient excitées ; et qu’il faudrait donc réitérer le choc électrique à plusieurs reprises. Chez des souris atteintes de FA, les chercheurs ont appliqué, à l’aide d’un cathéter cardiaque classique, une série de cinq impulsions de faible intensité. Résultat : après quelques secondes, le cœur de ces animaux battait à nouveau de façon régulière.
Baptisée LEAP (Low Energy Anti-fibrillation Pacing), cette nouvelle technique fonctionne sur le même principe que les défibrillateurs existants tout en provoquant une réponse très différente : peu après le choc électrique, le tissu cardiaque ne peut plus transmettre aucun signal électrique ; l’activité chaotique est terminée ; le cœur reprend alors son activité normale.
Les champs électriques utilisés étant faibles, la technique LEAP serait moins douloureuse et moins dommageable pour le tissu cardiaque que les défibrillateurs existants (réduction de 80 % de l’énergie nécessaire). Elle permet aussi de restaurer le rythme cardiaque plus progressivement. Chaque impulsion active davantage de tissus, permettant une suppression progressive de l’activité anarchique du cœur.
« Démontrés chez l’animal pour des fibrillations auriculaires, indique un communiqué, ces résultats pourraient également s’appliquer au traitement des fibrillations ventriculaires (...). LEAP pourrait alors permettre d’éliminer la douleur, d’améliorer le taux de succès du traitement et prolonger la durée de vie des batteries des défibrillateurs implantés ou externes actuellement utilisés. » La prochaine étape sera de tester ce dispositif sur des patients.
Stefan Luther et coll. Nature du 14 juillet 2011.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024