DANS LE CADRE d’une collaboration franco-allemande, une équipe INSERM a créé une souris transgénique qui développe les mêmes lésions que celles qui sont observées dans le syndrome CADASIL. Ce modèle murin constitue un outil de choix pour approfondir les connaissances et rechercher des traitements dans cette affection et, plus généralement, dans les démences vasculaires.
Le CADASIL (Cerebral Autosomal Dominant Arteriopathy with Subcortical Infracts and Leukoencephalopathy) est une pathologie des petites artères cérébrales. Elle figure au premier rang des causes de démence vasculaire héréditaire. Les maladies des petites artères cérébrales sont responsables de lésions de la substance blanche du cerveau et d’infarctus cérébraux profonds multiples. Elles ont à l’origine de 20 % des accidents vasculaires cérébraux et constituent la deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer. Le CADASIL est ainsi une forme héréditaire de ce type de pathologie. Elle est considérée comme rare mais il semblerait que sa prévalence soit très largement sous-estimée.
Il y a quelques années, il a été montré que le CADASIL est provoqué par une mutation du gène Notch3. Une partie de la protéine mutée s’accumule alors anormalement dans les cellules musculaires lisses des vaisseaux et dans les péricytes des capillaires. C’est dans ce contexte qu’A. Joutel et coll. ont mis au point un modèle murin transgénique exprimant la protéine Notch3 mutée. Des lésions vasculaires caractéristiques de la maladie apparaissent chez ces souris dès l’âge de 5 mois. À 12 mois, ces souris développent des lésions de la substance blanche cérébrale associées à une réduction de la perfusion cérébrale telle qu’on peut l’observer chez des patients souffrant de la maladie CADASIL.
Ce modèle murin « constitue un outil de choix pour approfondir la compréhension des mécanismes de survenue des lésions cérébrales dans les maladies des petites artères cérébrales et tester des thérapeutiques visant à prévenir ou ralentir leur apparition », selon les termes de l’INSERM.
Joutel A, et coll. Cerebrovascular dysfunction and microcirculation rarefaction precede white matter lesions in a mouse genetic model of cerebral ischemic small vessel disease. J Clin Invest 2010 ; 120 (2) : 433-45.
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