JUSQU’AU 31 décembre 2010, les organisations de professionnels, les associations de patients et les particuliers sont appelés à envoyer des projets communautaires contribuant à prévenir les AVC liés à la FA ( en utilisant le site https://www.aucoeurdelavc.fr). Les dossiers sont revus par un groupe d’experts internationaux et, à partir de la mi-février 2011, seront diffusés sur le site pour permettre au public de choisir.
En fonction de l’ampleur des projets retenus, 4 prix de 100 000 euros, 8 prix de 50 000 euros et 20 prix de 10 000 euros seront ainsi choisis en juin 2011 (en sachant que certains projets seront choisis par les experts).
Une campagne doublement justifiée.
Comme l’ont souligné les Prs Maurice Giroud (neurologue, CHU de Dijon) et Gérard de Pouvourville (titulaire de la Chaire Essec Santé), cette campagne est justifiée par les données de santé publique comme les conséquences économiques de ces pathologies.
On estime qu’environ 4,5 millions d’Européens ( dont 800 000 Français) souffrent de FA et que ce nombre devrait doubler en 2050. Au cours des vingt dernières années, le nombre des hospitalisations dues à la FA a augmenté de 60 %.
Des chiffres d’autant plus inquiétants que la FA multiplie par 5 (de 2 à 7, selon les études), le risque d’AVC et qu’en France, 30 000 (sur les 130 000 nouveaux cas annuels) AVC sont liés à la FA. D’où les espoirs placés dans les nouveaux antithrombotiques plus maniables et mieux tolérés que les AVK.
La prévention des AVC est une priorité.
La prévention et le traitement des AVC représentent une priorité méconnue quand on sait qu’il s’agit, dans notre pays, de la troisième cause de mortalité, de la première cause de handicap acquis de l’adulte, de la deuxième cause de démence. Ce problème de santé publique s’accompagne d’un impact économique majeur, le rapport Ferry-Lemonnier évaluant à 8,3 milliards d’euros le coût annuel des AVC, dont 5,9 milliards pour le secteur de soins et 2,4 milliards d’euros pour le secteur médico-social. Ces chiffres effrayants ne prennent qu’imparfaitement en compte les coûts indirects (perte de revenus, prise en charge de la dépendance, coût de l’hébergement, temps des aidants familiaux…) qui sont supportés par les malades et leur familles, au moins partiellement.
Bien sûr, souligne le Pr Maurice Giroud, la lutte contre l’AVC passe par un traitement efficace reposant sur la fibrinolyse (dans les 4h30 qui suivent les premiers signes) et les unités de soins neuro-vasculaires ; on peut ainsi réduire la mortalité de 20 % et augmenter de 20 % le nombre de survivants sans handicap.Mais la priorité doit être donnée à la prévention des facteurs de risque connus, identifiables et traitables : en premier lieu, l’HTA mais aussi le tabagisme, le diabète, l’hypercholestérolémie…La prévention passe aussi par la reconnaissance et le traitement des AIT (un quart des AVC sont précédés par un accident transitoire) et, on l’a vu, de la FA.
Il faut donc une réforme globale, insiste le Pr Giroud (objectif du plan AVC 2010-2014 et la loi HPST) d’autant que l’accroissement de l’espérance de vie augmente mécaniquement la menace. Le témoignage émouvant de Denyse Desseaux, vice-présidente de France AVC et du Dr J.-D. Journet, président des Aphasiques de France, illustrent parfaitement cette nécessité, en montrant que derrière les chiffres il y a des souffrances individuelles.
(1) Conférence de presse organisée par Boehringer-Ingelheim
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