LES PLUS ANCIENS d’entre nous se souviennent qu’en 1960, la première valve de Starr était posée chez un fermier de 52 ans. Une valve qui avait été mise au point par l’ingénieur Edwards. La première valve mécanique était née.
Depuis, on a assisté à une révolution permanente où les noms d’Edwards Lifesciences et de Carpentier ont souvent été mêlés. « Avec des progrès, à peu près tous les deux ans », souligne le Pr Alain Carpentier. L’apparition des valves bioprothétiques ayant été la première révolution, en évitant le recours aux anticoagulants. Une seconde étape a été la réduction de l’immunogénicité des valves par le glutaraldéhyde. Puis, dans le but de prévenir les calcifications et allonger la durée des valves, on a introduit du surfactant et de l’éthanol lors de la préparation des greffons. À tous ces stades, le Pr Alain Carpentier a joué un rôle majeur.
La reconstruction des valves.
Mais la prothèse n’est pas tout car dans bien des cas, les valves n’ont pas besoin d’être remplacées mais peuvent être réparées (90 % des valves mitrales). Le Pr Carpentier et Edwards Lifesciences ont, là encore, joué un rôle moteur, avec l’élaboration de nouveaux matériels d’annuloplastie (Carpentier-Edwards, Cosgrove-Edwards).
Tavi.
La dernière révolution correspond au développement des techniques non invasives ( Transcatheter Aortic Valve Implantation ou TAVI). Là encore, Edwards Lifesciences a été à la pointe du progrès, en travaillant avec un autre français, les Pr Alain Cribier (Rouen) qui, en 2002, a implanté la première prothèse par ballonnet.
Si les TAVI n’ont pas pour objectif de remplacer la chirurgie, elles représentent une alternative majeure chez les patients qui ne peuvent supporter un acte chirurgical (sujet âgé, polypathologie, fonction ventriculaire très altérée…), ce qui est le cas du tiers des sténoses aortiques sévères qui ont pourtant un très mauvais pronostic.
Restait à démontrer que cette méthode améliorait le pronostic, ce que vient de confirmer l’étude PARTNER, ayant porté sur 358 patients inopérables (« New England Journal of Medecine », 22 septembre 2010). Après un an de suivi, la mortalité globale est réduite de 45 % avec des TAVI ( p < 0,001). La réduction atteint 54 % pour l’index composite (mortalité globale, réhospitalisation, aggravation clinique). En particulier, les patients ayant bénéficié de TAVI présentent moins d’insuffisance cardiaque sévère (stade III et IV) (p < 0,001). Des résultats très significatifs, en dépit d’une plus grande fréquence des AVC ( p = 0,06) et des complications vasculaires majeures (p < 0,001) dans le mois qui suit l’implantation.
Gageons que ces résultats vont conduire la FDA à agréer le matériel de TAVI élaboré par Edwards, celui-ci étant déjà approuvé par les autorités européennes.
(1) Conférence de Presse organisée dans le cadre du Congrès de l’EACTS (European Association for Cardio-Thoracic Surgery).
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