Don d’organes

Concrètement, c’est oui ou non ?

Publié le 21/06/2010
Article réservé aux abonnés

« DON D’ORGANES. Pour sauver des vies, il faut l’avoir dit » : la phrase de cette 10e campagne de l’Agence de la biomédecine semble évidente. Elle l’est, surtout pour les femmes. Selon une enquête Harris Interactive, réalisée du 5 au 12 mai, auprès d’un échantillon de 864 personnes âgées de 15 ans et plus, les Françaises parlent en effet plus facilement du don d’organes que leurs concitoyens masculins. Un peu plus de la moitié des Français (51 %) ont eu l’occasion de discuter du don d’organes depuis le début de l’année, un sujet évoqué presque exclusivement auprès de proches (83 %). Tandis qu’1 femme sur 2 en a discuté avec l’un de ses proches, seulement 34 % des hommes ont fait de même. Plus précisément, ce sont les jeunes femmes de moins de 24 ans qui en ont le plus discuté avec leurs proches (60 %).

Depuis plusieurs années, le sujet du don d’organes se généralise en France. Néanmoins, la transmission de sa position personnelle n’évolue plus : il tourne autour de 40 % des Français depuis 2006 selon les études de comportements réalisées par l’Agence de la biomédecine. Pour provoquer la parole, l’agence souhaite « redonner du sens à la démarche du don avec une communication positive ».

En France, on estime qu’environ 45 000 personnes vivent aujourd’hui avec un greffon. « Lorsque le patient est jeune et que le greffon est de bonne qualité, alors la greffe est synonyme de guérison. Chez le sujet âgé, la greffe permet d’augmenter l’espérance de vie », indique le Pr Georges Mourad, président de la Société française de transplantation, hôpital Lapeyronie (Montpellier). Les chiffres d’activités de prélèvement et de greffe d’organes en France ont augmenté de 50 % depuis 1999 pour atteindre un plateau depuis 2008. En 2009, l’activité est stable pour la greffe cardiaque, en retrait pour la greffe rénale (-3,8 %) et en augmentation pour la greffe hépatique (+3,5 %). La greffe pulmonaire présente la plus forte progression depuis 2008, avec une augmentation de l’activité de 18 %. Le nombre de malades ayant besoin d’une greffe chaque année est toujours en progression et s’élève, en 2009, à près de 14 400.

Pourquoi certains Français font-ils connaître leur choix sur leur don d’organes? L’altruisme arrive au premier rang des motivations à exprimer sa décision : selon un sondage Ipsos Santé réalisé pour l’Agence de la biomédecine (en avril et mai, sur 400 personnes de 15 ans et plus), 67 % des personnes interrogées disent qu’elles ont fait connaître leur position parce qu’elles savent que la greffe sauve des vies. Mais la responsabilité envers ses proches est également un mobile important : 1 personne sur 3 ayant fait connaître sa position sur le don veut, par cette démarche, épargner à ses proches une décision difficile.

Outre les spots radio et les bannières Internet, le message de la campagne d’information sera relayé par les associations en faveur du don et de la greffe et les coordinations hospitalières de prélèvement. Des documents d’informations sont disponibles sur dondorganes.fr et ledonlagreffeetmoi.com (numéro Vert : 0.800.202.224).

STÉPHANIE HASENDAHL

Source : Le Quotidien du Médecin: 8794