Quand la vie professionnelle prend le pas sur la vie privée

La moitié des chirurgiens américains à la retraite ont des regrets sur leur parcours

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Publié le 07/02/2020
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Une étude américaine s’est penchée sur le ressenti des chirurgiens retraités vis-à-vis de leur vie et de leur carrière.

61,8 % aurait souhaité parvenir à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée

61,8 % aurait souhaité parvenir à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée
Crédit photo : AFP

Publiée dans le « JAMA Surgery », une enquête, menée par questionnaire auprès de 2 295 chirurgiens américains, révèle que plus de la moitié (52,4 %) des médecins interrogés aurait, rétrospectivement, aimé mener leur vie et leur carrière différemment.

Ces chirurgiens retraités, âgés en moyenne de 79 ans et très majoritairement des hommes (99,2 %), ont pris leur retraite en moyenne à 63,9 ans. La majorité d’entre eux (66,4 %) a exercé dans le privé.

Parmi ces médecins exprimant des regrets, une large majorité (61,8 %) aurait souhaité parvenir à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, ce qui aurait nécessité de rejoindre un environnement de pratique différent, de poursuivre une spécialité chirurgicale différente, ou même de choisir une carrière non médicale.

Dans le détail, 23,9 % auraient souhaité accorder plus de temps à leur famille ou prendre plus soin d’eux-mêmes, 19,2 % auraient souhaité rejoindre un environnement de travail moins stressant et 12,7 % auraient choisi une spécialité chirurgicale moins demandée et mieux remboursée, avec en tête des spécialités telles que la chirurgie plastique, orthopédique ou pédiatrique. Plus surprenant, 6 % d’entre eux auraient fait le choix d’une carrière non médicale.

Ils sont, par ailleurs, 4,6 % à considérer qu’ils auraient dû ralentir leur rythme de travail progressivement avant la retraite ou travailler à temps partiel. Concernant leur pratique, 4,2 % regrettent de ne pas s’être impliqués davantage dans l’enseignement ou le mentorat et 2,8 % de ne pas s’être adaptés plus tôt aux nouvelles technologies.

Parmi les regrets autodéclarés (14,5 % des réponses), les chirurgiens retraités évoquent leur participation à la recherche, la sélection de partenaires avec de meilleures pratiques, le manque de temps passé avec les patients. Ils regrettent également de n’avoir pas demandé plus souvent de l'aide et de n’avoir pas accordé plus d'attention à la politique institutionnelle.

Stolarski A et al. JAMA Surg. doi:10.1001/jamasurg.2019.5476. 2020

Elsa Bellanger

Source : Le Quotidien du médecin